Je vous partage un intéressant insight de NielsenIQ quant aux conséquences de la shrinkflation pour les produits qui la subissent (ou en bénéficient… question de point de vue). Sur la foi de 8 cas de produits récemment concernés, l’opération est en moyenne positive si l’on s’en tient au seul CA : + 3 %. En apparence, c’est donc clairement une bonne affaire : nette amélioration de la marge industrielle (puisque c’était le but premier) sans perte de CA au code. Voilà pour le côté pile.
Côté face, + 3 % reste une progression symbolique pour des articles dont le prix au kilo a progressé… de plus de 30 %. Et pour cause, aussi bien les enseignes que les clients ont sanctionné assez violemment la perte de compétitivité de l’offre : diffusion en baisse de 34 % pour les premiers et VMH en recul de 18 % pour les seconds. Sans parler du risque, non chiffrable, d’image en général et de vindicte en particulier, dans un contexte pour le moins éruptif. Car la shrinkflation reste vécue comme une arnaque aux yeux du consommateur. Une arnaque 100 % légale, mais une arnaque.
Alors, bonne ou mauvaise affaire ? Vous avez quatre heures !
Chez Intermarche, les crèmes desserts pâturage sont passés de 125 à 115g l unité mais la taille de l emballage n à pas diminué.
Mauvais calcul long terme
Quand on voit que la part des matières premières représente quoi… 8 à 10% du produit total fini (et encore), c’est vraiment uniquement au détriment du conso et au seul bénéfice de l’industriel (avec le distributeur par rebond, mais il n’a pas le choix, sauf sur sa mdd éventuellement).
On peut constater que la shrinkflation est très mal perçue par le client au début… Mais à la longue le client oublie et surtout retourne à ses anciennes habitudes d’achat. Les industriels parient-ils donc sur le long terme ? Un exemple dans le pet-food : j’avais envoyé un petit fichier Excel à Olivier en 2022 pour montrer les écarts de prix au kg de la nouvelle gamme BREKKIES. de 42 à 91 % de hausse !!! Au début les clients ont boudé la marque. Plus d’un an après, les ventes sont de nouveaux au rendez-vous.
A nous aussi de relayer l’information aux consommateurs pour dénoncer les excès de certaines marques qui les prennent pour des Albatros (car c’est plus gros qu’un pigeon)
Soit un kilo de sucre autrefois vendu à 3 euros. Après shrinkflation la boîte de 750 g est vendue elle aussi 3 euros. On demande quel est le taux d’inflation constaté sur le sucre.
Le premier réflexe est de dire 25% alors que le calcul prouve qu’on est face à une augmentation de 33%. Cette illusion d’optique contribue sans nul doute à assimiler la shrinkflation à une arnaque.
L’exemple du beurre est particulièrement frappant : après avoir lancé sa motte de beurre bio à 225g, Président lance une plaquette de beurre à teneur réduite en MG (60% vs 82% pour du vrai beurre !) de 200g. Le Gall l’avait précédé avec une plaquette de beurre (du vrai cette fois-ci) également de 200g … alors que les bonnes pratiques de la profession sont censées sacraliser le poids de 250g.
A quand la plaquette de 175g ?