Le vrac, ce chemin de croix ou pas loin ! Personne ne doute de l’intérêt du vrac. Pas même les politiques qui ont fixé, par la loi, un objectif de 20 % de vrac d’ici à 2030. Reste que personne ne sait vraiment comment y parvenir. Mais certains ont au moins le mérite (plus que d’autres) de tester ! C’est le cas de Carrefour… En 2022 (ainsi que révélé ici et présenté en vidéo là), l’enseigne avait littéralement “breaké” le marché en installant quelques unes des plus belles signatures des rayons en vrac au cœur de leur catégorie : Nescafé en café, Panzani en pâtes, Vahiné en aides à la pâtisserie, Lipton en thé, Purina One et Ultima en pet-food, etc. Atout supplémentaire : l’offre vrac était implantée en début de rayon pour maximiser l’impact.
Deux ans plus tard, les clients n’ont pas suivi, Carrefour a mis fin au test de Montesson et se rabat désormais sur le seul Market de Voisins-le-Bretonneux (l’autre magasin test) pour incarner la vision de l’enseigne sur le vrac. Au passage, plusieurs marques ont quitté le navire : Vahiné, Nescafé, Lustucru, Benenuts, etc. Une autre va bientôt faire de même : Michel et Augustin. Surtout, le rayon a été divisé par deux et n’occupe plus que 5 éléments rassemblés en mural (et non plus éclaté comme à Montesson).
Pour autant, Carrefour entend persévérer et veut lever les deux irritants identifiés comme des freins pour faire basculer les clients, hors naturellement les militants déjà acquis : le prix et l’expérience d’achat.
1/ Prix : garantir un prix plus attractif en vrac
C’est la première ambition de Carrefour. Donner un bénéfice prix au client qui bascule vers le vrac de marque. C’est le sens de l’affichage en rayon pré-emballé lorsque le produit existe en vrac.
Pour être incitatif, le bénéfice doit atteindre 20 %. C’est le cas ici sur les Farfalle Panzani avec 25 % d’écart de prix.
2/ Garantir une expérience d’achat sans couture
C’est le sens du rassemblement du vrac en un seul lieu du magasin (pour une meilleure tenue de l’offre). Ensuite, pour fluidifier la pesée (l’irritant assez classique lorsqu’il faut chercher son produit parmi une liste ou mémoriser un code !), Carrefour a opté pour les “puces” Digi qui détectent le mouvement des poignées. Démonstration en image ici…
Et pour parcourir le rayon, à vous de scroller !
Le vrac est 20 à 25% moins cher que le libre service, ou le libre service est 20 à 25% plus cher (que ce que l’on peut trouver ailleurs) ?
Bien vu ! Je viens de trouver les Pâtes farfalle Panzani 500g à 1,04 € (soit 2,08 €/kg) dans un E.Leclerc, soit quasiment le prix du vrac Carrefour et donc beaucoup moins cher que le paquet en rayon Carrefour à 1,35 € (soit 2,70 €/kg)