A 48 h de la réunion organisée par la ministre de la Consommation Olivia Grégoire à Bercy, Thierry Cotillard apporte son soutien public à la démarche Origine-Score (le nom n’est pas arrêté). Et le patron des Mousquetaires incite aussi ses fournisseurs à faire de même…
Signerez-vous le texte proposé par Olivia Grégoire sur une meilleure information des consommateurs quant à l’origine des ingrédients des produits alimentaires ?
En l’état de ce que nous en savons, oui. Et des deux mains ! Tout ce qui va dans la direction d’une meilleure information des consommateurs par une plus grande transparence nous va bien. À la fois parce que c’est un dû pour nos clients et aussi parce que ça permet de donner la main aux consommateurs pour aider les producteurs. C’était déjà le sens du FrancoScore que nous avions lancé en 2019.
Quel bilan en tirez-vous d’ailleurs ?
D’abord, on est content de l’avoir initié. Mais un peu frustré qu’aucun industriel ne nous ait suivi, alors qu’il s’agissait dès le début d’une démarche en open-source. Et que j’ai moi-même présentée en “top-to-top” à plusieurs patrons de l’agroalimentaire. Donc c’est resté une initiative MDD avec environ 15 % de notre offre.
C’est peu…
Quand on est seul ou presque sur ces sujets, on va moins loin. C’est l’intérêt de l’initiative portée par Olivia Grégoire. Elle est et elle doit être collective. La transparence peut quand même bien être un sujet sur lequel se retrouvent tous les industriels et tous les commerçants !
Quels enseignements du FrancoScore pour le futur Origine-Score ?
J’en vois deux. Le premier, c’est l’échelle de temps sur laquelle pourrait être calculée l’origine des approvisionnements. Probablement une campagne ou une saison. Il peut y avoir des moments de tension dans les approvisionnements où un industriel doit compléter son sourcing habituel. Et c’est juste normal. L’Origine-Score devrait l’intégrer. C’est une façon d’enlever à l’avance de la complexité. Et donc de se donner plus de chances de réussir. Le second enseignement, c’est d’utiliser les moyens digitaux comme par exemple le QR code pour lever une autre difficulté : l’affichage sur les packs. Mais, franchement, on doit pouvoir tous se retrouver sur ça !
Les distributeurs ont aussi la capacité d’être des prescripteurs vis-à-vis de leurs fournisseurs. Assumerez-vous ce rôle ?
Oui, je l’assume. Il y aura du discernement sur ce sujet. Nous regarderons donc avec bienveillance les fournisseurs qui joueront le jeu. On parle quand même d’un sujet majeur : la souveraineté alimentaire.
Mais les consommateurs sont-ils prêts à modifier leurs achats pour autant ?
Tous les clients, non. Pour tous leurs achats, non. On mesure bien l’attente d’une part importante de la population pour des prix bas. Et on se bat tous les jours pour y répondre d’ailleurs. Mais on doit aussi permettre à ceux qui le peuvent et qui le veulent d’intégrer cette information sur l’origine des produits dans leurs choix. C’était le point de départ du FrancoScore, ça reste très logiquement la raison de notre soutien à l’Origine-Score.