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Amélioration d’Egalim : c’est le moment de prendre la parole !

La mission parlementaire chargée d’améliorer les dispositifs Egalim va ouvrir à tous une consultation anonyme pour évaluer les faiblesses de la loi. Parce que les auditions des associations et interprofessions ou les tables-rondes ne permettent pas de tout entendre, voilà une occasion de faire remonter, sans crainte de représailles, les éventuels contournements observés sur le terrain. 

Le « sondage » sera mis en ligne d’ici une semaine à l’adresse suivante : https://agriculture.gouv.fr/mission-parlementaire-egalim

Les différentes loi Egalim (1, 2, 3) ont été pensées pour mieux protéger les revenus des agriculteurs. Mais les effets sont finalement trop modestes. D’abord parce qu’en ne ciblant que la grande distribution (produits bruts et marques), le législateur ne couvre qu’un tiers des débouchés agricoles : les MDD restent sous les radars et, surtout, aucun effort n’a été demandé à la restauration. 

Dans les box de négos, ensuite, le climat ne fait que se détériorer. Comme il fallait s’y attendre, chaque acteur rejette la faute sur celui d’en face. Les distributeurs dénoncent la mauvaise foi de fournisseurs qui s’abritent derrière le « tiers de confiance » pour ne pas dévoiler la part des produits agricoles dans leurs coûts de fabrication (et ne prennent même pas la peine, une fois les contrats signés, d’envoyer les certificats correspondants). 

Les industriels, eux, déplorent que rien n’ait changé dans l’attitude des acheteurs : ils réclament toujours les mêmes baisses, charge aux fabricants de revoir leurs péréquations de marge pour ne pas toucher aux matières premières agricoles. Quand ils ne suggèrent pas tout bonnement de se passer de produits français dans les ingrédients…

Plus embêtant, certains volets techniques de la loi ne donnent pas les résultats attendus. Les clauses de revoyure pour s’adapter aux variations des cours ? Quasiment jamais appliquées. Les indicateurs de coûts de production censés servir de référence et protéger les agriculteurs ? Trop peu adoptés… parce que c’est un vrai casse-tête.

L’exemple du lait, que tout le monde a en tête, est en réalité une exception. Comment en effet mettre d’accord toute une filière quand les contraintes varient d’un territoire à l’autre ? Comment fixer un niveau de coût moyen qui ne pénaliserait pas les petites fermes, ou qui n’enrichirait pas exagérément les grosses exploitations « industrielles » ? De nombreuses interprofessions n’ont pas pu s’y résoudre. 

Voilà pour le diagnostic (en version très courte). Quant aux solutions, celles qui ont jusqu’à présent été mises sur la table ne sont guère convaincantes. Les prix plancher ? Les agriculteurs eux-mêmes n’en veulent pas, parce qu’ils deviendraient de fait des prix plafond. La fin des négos à la française une fois dans l’année ? La piste ne fait pas consensus. Un calendrier des négos « amont », entre producteurs et transformateurs, qui précèderait les négos « aval » entre industriels et distributeurs ? Trop complexe vu le nombre d’ingrédients en jeu. Vous l’aurez compris : si vous avez de nouvelles suggestions à proposer, n’hésitez pas à remplir le formulaire !

Cette mission parlementaire fait partie de la série de mesures dégainées par le gouvernement pour calmer les agriculteurs. Deux députés sont à la manœuvre, Anne-Laure Babault (Modem) et Alexis Izard (Renaissance). Leur calendrier est serré (ils doivent rendre leurs conclusions d’ici fin juin) et, pour être honnête, ils n’ont à ce stade aucune idée miracle dans leur besace. Mais ce n’est pas une raison pour ne pas essayer d’améliorer les choses. 

3 commentaires

  1. C’est bien connu, si les règlements idiots ne fonctionnent pas, c’est parce qu’il n’y en a pas assez…
    Le marché libre est le moins pire des systèmes.

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