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Prix des éco-recharges : sur la bonne voie, mais c’est pas gagné !

Les éco-recharges sont porteuses d’une promesse d’écologie ET d’économie. Dans les faits, les gains en matière de pouvoir d’achat ne sont pas toujours au rendez-vous. En particulier sur les produits d’hygiène, où les éco-recharges de grandes marques peuvent se révéler beaucoup plus chères que les emballages standard. L’étude inédite de VIGIE GRANDE CONSO…


18 références d’éco-recharges parmi les plus diffusées en hypers-supers ont été ciblées. Verdict : elles sont vendues en moyenne à peine 1,2 % moins cher au kg ou au litre que le conditionnement standard “rechargeable”. Un écart nettement insuffisant au regard de la promesse implicite d’économies de ces produits présentés dans des emballages minimalistes. 


Pour les boissons chaudes (café, chocolat), les éco-recharges étudiées sont presque systématiquement moins chères. Une petite exception : la recharge Nesquik en format 800 g, vendue au même prix/kg que la boîte 1 kg. À titre de comparaison, la recharge Nesquik 430 g se révèle plus intéressante, puisqu’elle permet de remplir sa boîte standard 500 g (ou… 490 g, selon les enseignes) à un prix/kg en moyenne 6 % inférieur. 


Au rayon lessive ou liquide vaisselle, les éco-recharges de L’Arbre Vert et Briochin, des marques plus engagées que la moyenne en matière de développement durable, sont compétitives. Mais l’offre d’Ariel Original se révèle également bien placée, avec une recharge 1,35 l en moyenne 5 % moins chère que le bidon 1,53 l.


Du côté des produits d’hygiène, c’est la douche froide (ou, bon, je sais…). Comment croire que des recharges signées Cadum et Petit Marseillais (bio) vendues plus de 10 % plus cher (parfois plus…) que les bouteilles standard ne vont pas faire tiquer les clients ? 

Qui se sucre dans cette histoire ? Les industriels et leurs contraintes de coûts de production (petites séries contre grandes séries) fournissent une partie de l’explication. Les stratégies prix des distributeurs sont également en cause. Sur l’ensemble des références étudiées, Intermarché ressort coiffé d’un joli bonnet d’âne : c’est la seule enseigne à vendre, en moyenne, les éco-recharges plus cher que le standard. 

Leclerc ne fait pas non plus figure de meilleur élève sur cette comparaison de prix. La faute, souvent, à un positionnement prix très (trop ?) agressif sur les blockbusters : les mêmes sacrifices de marges ne se justifient pas pour les recharges, références plus secondaires sur leur marché. Un grand classique de la péréquation, qui fragilise la cohérence globale de l’offre en rayon. 

S’agissant de leurs propres MDD, les distributeurs se montrent en revanche bien plus cohérents (preuve que quand on veut, on peut !). Une dizaine de références ont aussi été passées au crible au sein des assortiments de Leclerc et Carrefour, dans l’univers des produits d’hygiène. Résultat : les éco-recharges MDD sont en moyenne 33 % moins chères que le standard chez Leclerc et 36 % moins chères chez Carrefour. 

Au passage, je rappelle les trois règles à respecter pour escompter un développement des éco-recharges (revoir ici). 1/ une implantation “next to” pour faciliter la comparaison (et la substitution) par le client ; 2/ des formats identiques pour, là encore, faciliter la comparaison ; 3/ un décrochage prix de 10 à 15 % minimum pour être incitatif.

VIGIE GRANDE CONSO est la veille de référence sur le commerce et la conso que nous publions depuis 15 ans. Plus d’infos (voire, soyons fou, numéro découverte offert) ici >>

2 commentaires

  1. Et des écorecharges qui soient RÉELLEMENT recyclables.

    Ce qui, pour les emballages plastiques souples, est bien loin d’être le cas à cause de la lenteur d’adaptation des industriels privés du traitement/valorisation des déchets…

    C’est un problème loin d’être anodin pour crédibiliser la démarche, au-delà du prix.

  2.  1/ une implantation “next to” pour faciliter la comparaison (et la substitution) par le client ; 2/ des formats identiques pour, là encore, faciliter la comparaison ; 3/ un décrochage prix de 10 à 15 % minimum pour être incitatif. => Ben voyons, surtout le n°3. Mon cher Olivier, je crains que vous ayez teinté votre habituel Teddy l’Ourson en rose !

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