Comme annoncé ici dès vendredi, Olivia Grégoire, Ministre de la Consommation, a donc rendu ses arbitrages dans le projet Origin’Info et a proposé aux parties prenantes (marques et enseignes principalement) un “cahier des charges”. Le document (voir ci-dessous) est la synthèse des échanges menés depuis le 13 mars, date de la réunion de lancement à Bercy. “Non officiel”, le document constitue une proposition pour adhérer à la démarche Origin’Info. Une adhésion volontaire, aucune des parties n’y étant contrainte. Mais, naturellement, ça sera l’occasion de “compter les troupes” : ceux qui sont prêts à la transparence et… les autres. Un exercice (de comptage) auquel je m’étais déjà livré en 2019 avec le Manifeste #BalaceTonOrigine (ainsi que gentiment rappelé dans le courrier d’Olivia Grégoire).
En l’état, le cahier des charges proposé est… à prendre ou à laisser. “Il existe la possibilité d’ajustements techniques, dit-on dans l’entourage de la Ministre. Mais sans remettre en question les grands principes“. Ces grands principes, justement, sont fidèles à mes informations de vendredi. D’abord, l’engagement des signataires pour indiquer l’origine des principales matières premières agricoles (et pas des “ingrédients”); ensuite, la mise à disposition de ces informations a minima via un QR Code et au mieux sur le pack ; enfin, dans le cadre de multi-provenance pour une même matière première agricole, l’affichage par ordre décroissant.
Prochaine étape : le 15 mai. A cette date, les marques et les enseignes volontaires devront s’être dévoilées (les premières devraient vite venir / il y a des bénéfices “politiques” à être parmi les pionniers). Ensuite s’ouvrira une phase d’expérimentation jusqu’au 1er juillet, notamment sur la communication aux clients des informations d’origine. Quelque chose me dit que Lidl pourrait dégainer rapidement. Non seulement l’enseigne a déjà mené le travail préalable de recensement des différents pays en lieu et place d’UE par exemple (revoir ici ou là) mais, en outre, elle est la seule à disposer d’autant d’étiquettes électroniques grand format en magasins. Des étiquettes sur lesquelles Lidl pourrait afficher les origines quasiment du jour au lendemain. Ce qui pourrait justifier d’une visite ministérielle pour “lancer” la démarche devant quelques caméras. Quand j’vous dis qu’il y a des bénéfices politiques à être le premier…
Pour les curieux, le cahier des charges proposé par le Ministère de la Consommation.