Surprise ce matin à l’Assemblée Nationale. Richard Ramos, député Modem du Loiret, a fait voter un amendement “Origine” dans le cadre de la discussion sur la loi d’orientation agricole. Un amendement adopté contre l’avis du gouvernement et contre l’avis même de son propre groupe parlementaire (dont est également issu Marc Fesneau, le ministre de l’agriculture). Bref, un amendement “hold-up” mais qui a au moins le mérite de poser (par la loi) une ambition… ambitieuse 😉
L’amendement voté prévoit que les produits alimentaires soient porteurs des informations d’origine ventilées en trois parts : la part nationale (française donc pour la France), européenne et enfin non-européenne. Une proposition déjà portée par le Collectif en Vérité depuis quelques mois et qui a le mérite d’une lecture facile par les consommateurs.
De fait, l’amendement vient caramboler le calendrier d’Olivia Grégoire, la Ministre de la Consommation, qui devait annoncer dans les prochains jours le résultat des consultations sur la base d’un cahier des charges (revoir ici) proposé aux parties prenantes le 6 mai. Mais c’est aussi probablement parce que lesdites parties prenantes se faisaient un peu tirer l’oreille pour donner de l’ambition à Origin’Info que Richard Ramos est sorti du bois et a rallié à lui une solide majorité ce matin. Faute d’avoir été suffisamment ambitieux dans une démarche qu’Olivia Grégoire voulait volontaires, industriels et distributeurs ont pris le risque d’affronter désormais une “obligation de”… Reste que l’amendement doit encore passer par le Sénat et, probablement, devant le Conseil d’État. Nul doute qu’il y aura nombre de volontaires parmi les fédérations professionnelles pour porter le texte devant les sages du Conseil en espérant la nullité. Un espoir néanmoins : que l’initiative un brin provoc’ du député Ramos (assez coutumier du genre) ne serve en réalité la cause de la Ministre en incitant les parties prenantes à un accord volontaire ET ambitieux. On peut rêver…
En bon français, on ne dit pas “cow-boy” mais “vacher”.