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Résultats Carrefour S1 : et si se dessinait un nouveau Carrefour fait de France et Brésil… ?

Il y a les faits et les symboles… Les faits d’abord : cumulés la France et le Brésil font le résultat de Carrefour. 286 M€ de ROC pour la France (+ 6 % sur le semestre), 366 M€ pour le Brésil (+ 46 %), soit 87 % de l’ensemble des profits de Carrefour. A ce niveau là, c’est du jamais vu. Sachant, dans le même temps, que le résultat des autres pays d’Europe a été divisé par deux (voir infographie). Et puis il y a donc les symboles. Le titre de la note de résultat ? “Résultats solides portés par la France et le Brésil”.

Bref, plus que jamais, Carrefour c’est le duo France / Brésil. Dans l’Hexagone, le chiffre d’affaires a reculé sur le semestre : – 2 % en comparable. Il n’y a plus d’inflation (cette drogue qui a soutenu les performances pendant une grosse année) et, de plus, Carrefour a remis du prix, notamment en hypers, comme j’ai pu le chroniquer au fil des mois via l’indicateur DISTRI PRIX (revoir ici). Mais les volumes alimentaires ont aussi été pénalisés : – 0,4 % de la P1 à la P6 Kantar (revoir ici). Conséquence : globalement, les hypers repassent “dans le rouge” pour les ventes en comparables : – 1,3 % au T1 et – 5,5 % au T2. Le non-alimentaire y a largement participé : les ventes s’effondrent de 11 % sur le T2. Il y a évidemment un effet météo mais également de format. Le sujet de la réinvention de l’hyper avec un non-al très très resserré devra se poser à brève échéance. Je visite encore trop d’hypers Carrefour avec 10 mixeurs, 30 cafetières ou un mur TV digne des années 1980.

Reste quand même à comprendre comment Carrefour France peut afficher des ventes en recul et… un résultat en hausse. Là, trois phénomènes qui se conjuguent. D’abord, le transfert de magasins en location-gérance qui se poursuit. Les 16 hypers annoncés pour l’année sont déjà passés aux mains de locataires, donc les pertes sont… externalisées, ce qui améliore par conséquence le résultat. Ensuite, la hausse du quota MDD. Les produits Carrefour contribuent désormais pour 37 % des ventes (+ 2 pts). Et comme leur niveau de marge est supérieur… Enfin, il y a les plans d’économie qu’Alexandre Bompard enchaîne. Et voilà donc comment la France améliore sa rentabilité avec un chiffre d’affaires en recul. Un… détail néanmoins : c’est rarement durable (ce combo CA en baisse et résultat en hausse). On n’a en effet jamais rien trouvé de mieux que la relance commerciale pour assurer l’avenir…

Pour télécharger les résultats complets, c’est ici >>

5 commentaires

  1. Un hyper sans non al digne de ce nom n’est qu un supermarché loin d être aussi attractif que ceux qui se trouve à proximité de tout monde aujourd’hui.
    Hormis le secteur EPCS qui reste in faire venir indispensable je vous rappelle qu un Bazar et un Textile bien gérer et bien acheté reste des centres de profit importants. Et répond aux besoins du client Hyper.

    1. Je partage votre analyse : le client ne fait certainement pas le déplacement en Hyper pour ne trouver qu’une offre d’un grand Super alimentaire (commentaire valable aussi pour les ambitions AUCHAN).

    2. Ce n’est pas ce que les actuels actionnaires cherchent, et pourtant l’application d’une bonne bible appuyé par une bonne gestion à l’article par point de vente relancerai le CA, part de marché, résultats. Aujourd’hui les intégrés vont dans un sens, les indépendants dans l’autre, l’un progrese en part de marché l’autre s’effrondre.
      Mais pour arriver à ce résultat il faut savoir capitaliser et gérer les hommes (et femmes) c’est un métier perdu (volontairement) chez Carrefour, après Casino nous connaissons le prochain d’ici une dizaine d’année.

      1. Le cout du stock en bazar et sa possibilité de vite chopper du cash en le réduisant a eu raison de bien des rayons en hyper, faisant la joie d’amazon…

  2. Bonjour
    Sauf erreur le commentaire sur la baisse du n est pas approprié
    Rappelons que le magasins vendus à un franchisé ou faisant l objet d une location gérance ne font plus partie du périmètre du CA consolidé … sauf pour le montant des royalties.
    Il faut donc, pour mesurer la vitalité commerciale de l enseigne s en remettre à l évaluation à périmètre constant (Like To Like) publiée par le groupe soit +12%
    Ce qui est de bonne augure!!!

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