C’est la fin de l’esbrouffe… Bientôt deux ans après le démarrage de l’expérimentation “Oui Pub” dans une quinzaine de zones, voilà (enfin) la réalité des chiffres : la part des Français concernés qui ont réellement apposé l’autocollant “Oui Pub” pour continuer à recevoir les prospectus des enseignes (entre autres publicités non adressées). Ils sont donc… 7 %.
Retour en arrière… A l’automne 2022, les premières expérimentations démarrent. A la différence de la démarche “Stop Pub”, l’initiative “Oui Pub” revient à obtenir à l’avance le consentement des foyers à recevoir des prospectus. Et parce que chez Dauvers nous sommes des indécrottables curieux (attachés aux faits et pas à l’à-peu-près), direction aussitôt les zones concernées pour… compter les boîtes-aux-lettres ! Les résultats des premières semaines sont sans appel. Très peu d’autocollants “Oui Pub” sur les boîtes-aux-lettres. 1 % à Sartrouville, 3 % à Antibes ou Bordeaux, 9 % à Valence, 11 % à Libourne, 13 % à Nancy, 17 % à Leff-Armor. Trop peu pour espérer maintenir la distribution des tracts en BAL (et le business qui va avec).
Inquiets, les diffuseurs habituels des prospectus (Adrexo et Médiapost) montent au créneau et publient leur propre étude aux résultats autrement plus flatteurs que les comptages de Team Dauvers. Interrogée par LSA, la patronne de Médiapost, Karine Laravoire, balance (sur nos résultats) : “Compter des boîtes-aux-lettres et les recenser est un métier“. Je le republie ci-dessous parce que j’avoue avoir éclaté de rire devant pareille mise en cause niveau cour de récréation.
J’en comprends alors évidemment l’objectif : préserver une activité économique (et les emplois qui vont avec). Même l’Ademe, l’agence publique qui supervise l’expérimentation, sera alimentée en chiffres très orientés. Jusqu’à en douter de la fiabilité et à commanditer sa propre étude auprès d’Ipsos en 2024.
C’est donc cette étude qui siffle la fin de la récréation (et remet l’église à sa place). En moyenne, 7 % des Français ont donné leur consentement. Il y a certes des écarts entre les zones (et des explications particulières / à lire dans VIGIE GRANDE CONSO) mais le résultat est clair : le désir de prospectus n’est plus suffisamment fort pour justifier une diffusion “toutes-boîtes”. On peut le regretter ou entrer en résistance (par exemple les U fiers de se positionner en dernier des mohicans), mais c’est ainsi. Surtout que le niveau d’apposition de l’autocollant rend assez probable la généralisation du “Oui Pub” à l’ensemble du pays le moment venu. Écologiquement – et quel que soit le gouvernement – il y a en effet une victoire politique facile à aller chercher. 7 % d’adhésion au prospectus, c’est en effet, a minima, 93 % qui s’en fichent…
Vivement qu’il y ait un “oui pub” dans mon département… Car étant en fin de circuit, mon immeuble est souvent zappé!
Alors que je veux la pub dans ma BAL.
Parce que c’est ainsi que je peux voir, choisir et profiter des promos… Les grincheux anti-pub primaires étant les mêmes qui ceux qui se plaignent du coût de la vie!
Faut savoir ce que l’on veut!
Pouvoir gérer ses courses grâce aux promos, ou être un pigeon dans toute sa vie.
Je n’ai pas mis d’autocollant oui pub. Je ne savais même pas que ça existait. Heureusement, Lidl, Intermarché, Intersport, brico-depot et quelques enseignes locales déposent toujours leurs publicités dans ma boîte aux lettres, et ça me convient très bien, tellement c’est plus pratique que sur smartphone.
Et je demande toujours mon ticket à la caisse. J’aime bien constater les éventuelles erreurs sur place. Ça peut très vite arriver avec les promotions.
Vous avez bien fait de souligner la phrase soulignée “Compter des boites aux lettres et les recenser est un métier”.
Quel culot de dire ça !
Moi, j’ai travaillé chez Mediapost. Je fus l’un des pauvres sherpas qui remplissent les boites aux lettres avec en moyenne, deux tonnes (si mes souvenirs sont bons) de papier, par mois. Le travail est épuisant. Les chaussures et les chaussettes s’usent à toute vitesse. Les blessures musculaires arrivent fatalement, et en entrainent d’autres. Au bout d’à peine trois mois, un grand nombre de distributeurs démissionnent.
Question : Qu’ai-je vu de plus honteux ?
Réponse : Que le décompte des boites aux lettres est mensonger.
On ne peux donc jamais arriver à 100% de prospectus distribués. Dans les meilleurs cas, le taux tournent autour des 75%. Pour ne pas être sanctionnés par un chiffre trop bas, beaucoup se débarrassent discrètement de leurs prospectus, certains en les ramenant carrément chez eux en fin de tournée.
Les décomptes ne sont pas exagérés par hasard. C’est pour facturer davantage aux clients, en déclarant qu’un quartier contient 10.000 boites aux lettres, alors qu’en réalité, il y en a 7.500.