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L’Autorité de la Concurrence valide l’achat de Casino Corse par Rocca/Auchan (et ouvre une nouvelle grille de lecture des autorisations…)

Il y a une dizaine de jours, via mon fil X, j’ai révélé que l’Autorité de la Concurrence avait donné son accord à la reprise des activités de Casino en Corse par le groupe (local) Rocca, associé à Auchan. Le deal ? 18 points de vente (4 hypers, 9 supers, 2 drives et 3 cash & Carry) qui réalisaient 330 millions d’euros de chiffre d’affaires. 

Le groupe Rocca, pour sa part, est déjà actif sur la distribution alimentaire (enseigne Auchan) mais également présent en Corse via les enseignes Blue Box, Eram, Orchestra, Sport 2000, Decathlon, Cultura, Nature et Découvertes et Boulanger (excusez du peu). Autant dire qu’il n’y avait rien d’automatique à un accord sans réserve de l’Autorité de la Concurrence. 

Les « sages » de l’Autorité ont d’abord considéré que ce rachat n’était pas de nature à pénaliser les producteurs corses dans l’accès au marché local, considérant que demeuraient donc, outre Auchan, Leclerc, Carrefour, Coopérative U et une activité résiduelle de Casino. 

Mais le plus attendu était la lecture de l’Autorité sur la concurrence inter-enseignes. D’abord, l’avis rappelle le « dogme » : « Tout problème de concurrence peut être écarté si […] au moins trois enseignes concurrentes de dimension nationale sont en mesure de concurrencer efficacement les magasins de la nouvelle entité ». Si tel n’est pas le cas, l’Autorité rentre dans le détail de la zone et (c’est écrit texto) tient compte du positionnement tarifaire des concurrents. Ce qui revient à dire que s’il y a un Leclerc dans une zone, l’accord de concentration sera plus facile à obtenir ! 

D’ailleurs, cette lecture a été utilisée pour autoriser la reprise du Géant d’Ajaccio. Le niveau de concurrence dans la zone de chalandise primaire était insuffisant pour une autorisation automatique : il n’y a que deux autres enseignes nationales présentes, Leclerc et Carrefour. Mais l’Autorité intègre le niveau de compétitivité du Leclerc d’Ajaccio : indice 93,5. Ce qui, en creux, laisse à comprendre que la présence d’un « casseur de prix » sur zone est de nature à préserver l’intensité de la concurrence. Pas faux !

En toute logique, cette lecture prévaudra aussi pour « the big dossier » à venir : les reprises des hypers/supers Casino par Intermarché, Auchan et Carrefour. Il y aura aussi le rachat de Cora/Match par Carrefour. Dit autrement : le niveau de prix Leclerc va rendre service à ses concurrents pour décrocher les précieuses autorisations 😉

2 commentaires

  1. Auchan qui vend 3 hypers ….
    Ça ne serait pas pour financer le rachat des magasins Corse de Casino ???
    De ce que j’ai pu comprendre ou lire par ci par là, les magasins Corse de Casino étaient rentable. Ça serait donc une bonne opération, vendre 3 hypers perdants pour un parc de magasins gagnant… le futur nous le dira.

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