Vous avez annoncé la semaine dernière dans un post Linkedin avoir supprimé la zone anti-gaspi de votre magasin. Pourquoi cette décision ?
Le point de départ, c’est la réunion générale du magasin mi-octobre. Habituellement, lorsque qu’on évoquait la casse, c’était un taux. Cette année, j’ai choisi de l’exprimer en valeur brute. 995 000 €. Quasiment un million d’euros !!! Et même en le présentant en taux, on était au-dessus de la « cible » : 1,5 %, alors que l’on doit viser entre 1 et 1,20 %. Bref, il fallait agir.
Mais pourquoi supprimer les TG anti-gaspi ?
Parce que pour chacun des managers en magasin, ces zones anti-gaspi invisibilisent la casse. Elle disparaît du rayon mais… pas des comptes ! Inconsciemment, ces TG nous incitaient à commander ou à fabriquer plus, en nous donnant l’illusion d’une solution de secours. Et c’était d’autant plus vrai que ces TG nous offraient une grande capacité linéaire… Donc, pour le coup, étaient très visibles des clients !
Le paradoxe est intéressant ! Les zones anti-gaspi invisibilisent la casse pour les managers mais visibilisent les bonnes affaires de l’anti-gaspi pour les clients…
Oui !, et c’est pour ça qu’il fallait trouver un entre-deux ! On a donc choisi de laisser les produits en date courte et stickés dans leur rayon d’origine. Ils ne disparaissent pas du radar des managers !
Comment ont réagi les clients ?
Pendant les deux premières semaines, assez désarçonnés ! Il faut pas le cacher, il y a une véritable attente pour ces produits chez certains clients. Le rôle de l’équipe du magasin a été d’accompagner ces clients dans les rayons pour leur montrer les produits stickés et, donc, créer une nouvelle habitude.
Le bilan, deux mois après ?
D’un strict point de vue comptable, la casse a baissé fortement et est revenue dans l’étiage normal, 1 %. Mais il y a des nuances. Sur certains produits, comme la boucherie, le taux de revente des produits stickés a baissé. Charge à nous désormais d’organiser la visibilité des produits anti-gaspi dans leur rayon d’origine. Dans tous les cas, je me suis donné 6 mois d’expérimentation. Et si c’est pas satisfaisant, on reviendra en arrière. Mais on aura eu le courage d’essayer !
Entièrement d’accord. Les zones sont pratiquement considérées comme un rayon à part entière ET si elles ne sont pas pleines à craquer, ça ne va pas! (Paradoxe!)
De plus, c’est souvent les mêmes habitués qui en profitent. Donc, on se la donne à 300% pour une vingtaine de personnes qui ne se donnent même pas la peine de visiter le magasin et acheter du permanent. Cette démarche n’est pas gagnant-gagnant. On nourri la bête!
Remettre les produits dans leurs rayons respectifs recrée une opportunité (et sera vendue, pas de soucis) au lieu de créer une habitude (mauvaise habitude). On pourra rapprocher, sur une TG, le produit d’une famille à faible rotation car le permanent est déjà invisibilisé. Ainsi, on refait circuler le client qui risque d’acheter autre chose et ne se contentera pas que d’une date courte.
Petit parallèle avec les chocolats de Noel. La saison s’arrête le 31/12 (demain) mais IL FAUT en commander plus, pour les soldes de janvier… Sachant que ces mêmes chocolats, dès la nouvelle année ne sont prévus sur aucun plan d’occupation des sols. Combien de magasins submergés sans mise en avant théatralisable? Rien de plus beau que l’allée centrale des chocolats en décembre. Rien de plus laid que la zone chocolat en janvier… On comptait sur une petite place en AC, on ne l’a pas, on finit chocolat! (Olé!)
👎👎👎
il y a peut etre à la base un problème de gestion de la part de ses chefs de rayon ?
il fut un temp, j’avais un CS qui passait tous les jours dans ma chambre froide et il avait entierement raison.
si je dois vendre 10 je vais pas en commander ou en fabriquer pour 100, ca me rappel un truc que j’ai ecrit sur un autre post juste apres formation : bon sens 🙂
si les commandes ou la prod sont bien faite il faut peut etre revoir le taux de base qui ne correspond pas forcement a ce qu’il faudrai pour avoir un rayon propre en terme de qualité et vendeur.
ensuite si le taulier il est ok sur le frais on peut tres bien jouer sur la rupture en fin de journee voir avant, c’est encore plus facile aujourd’hui qu’hier puisque depuis le covid les rayons on tres souvent des trous. aux vendeurs d’expliquer et de proposer un produit equivalent ou simplement d’orienter le client sur autre chose. les clients sont desormais habité a ce genres de situations.
par contre, laisser les dates courtes en rayon d’un point de vue client je trouve sa chiant etant un gros consommateur de ces produits, etre oblige de perdre du temps a se taper tous les rayons frais tres peu pour moi et ne venez pas me dire que vous ne m’aimez pas parce que je n’achete que des perimes a moins cher puisqu’avec ces economies, j’achete d’autres trucs que j’aurai jamais pris sans avoir au préalable économisé ailleurs.
Chacun fait ce qu’il veut mais je prône de laisser ce genre d’articles pour les clients, les ‘vrais’ (même si nous sommes, à peu près, tous clients de notre magasin) Question d’image!
Si demain, je fais un -70% (soyons fou) je veux que ça se sache à l’extérieur… pas que ce soit réservé à 3 gars de l’Hyper.
De plus, si tu achètes tes propres dates courtes, on pourrait (conditionnel) soupçonner une certaine intention délibérée.
Autre chose, on en parle souvent ici (les enquêtes client) les ruptures sont un énorme irritant pour nos clients. On pense toujours au PGC… mais, ta poissonnerie, les boulangeries, les boucheries se doivent de proposer un rayon rempli pour le client de 18h ou de 19h. Le client du soir qui ne trouve rien au frais, il ne restera pas fidèle longtemps à ton magasin.
“De plus, si tu achètes tes propres dates courtes, on pourrait (conditionnel) soupçonner une certaine intention délibérée.”
les reapro auto sont la pour eviter la casse et les commandes pour soi entre autre.
“mais, ta poissonnerie, les boulangeries, les boucheries se doivent de proposer un rayon rempli pour le client de 18h ou de 19h. Le client du soir qui ne trouve rien au frais, il ne restera pas fidèle longtemps à ton magasin.”
pas du tout daccord avec vous, rempli ne veut pas dire blindé (je vous fais un rayon plein mais vide si vous voulez). le vendeur est là pour conseiller et donc aussi vendre ce que son chef a besoin de vendre.
les 20/80 par definition ne font pas l’ensemble d’un rayon. on peut donc se concentrer dessus et avoir juste ce qu’il faut mais pas plus. j’ai trop souvent vue des frigo plein pourquoi ? faire jolie ? perdre en date et en qualité ? aucun interet et le stockage coute de l’argent. tout doit etre en rayon au frais et un minimum de stock. on commande en A pour B on peut donc gerer convenablement son rayon et limiter ou réduire sa casse facilement.
le meilleur gestionnaire que j’ai vue il avait un frigo quasi vide et se prenait la tete le matin justement pour commander ce qu’il etait nécessaire pour le lendemain mais pas plus sauf cas exceptionnel. quand j’etais artisan j’avais un petit magasin c’etait pareil chambre froide vide et plus le rayon/magasin est petit plus la gestion est complique. plus le rayon est gros plus c’est finger in the nose donc des gros rayons avec beaucoup trop de casse (mais quelle est le bon taux ??) il faut se poser des questions quand aux competences du chef mais ceux ou il n’y en a pas assez egalement parce que ca peut signifier egalement qu’ils vendent de la merde.
dans les petits magasins mais pas que, il y a aussi un probleme evident : quel moyen de gestion vous offrez a votre gar pour gerer au mieux son chiffre et sa marge ?
“le vendeur est là pour conseiller et donc aussi vendre ce que son chef a besoin de vendre” : le conseil c’est plutôt comprendre ce que veut le client (ou ce qu’il est prêt à acheter) et lui faire une offre la plus adaptée. C’est en voulant “vendre ce que son chef a besoin de vendre” que de nombreux commerçants mettent la clé sous la porte…
“C’est en voulant “vendre ce que son chef a besoin de vendre” que de nombreux commerçants mettent la clé sous la porte…”
donnez moi des ex que je rigole un peu parce que vous n’allez surement pas m’en donner beaucoup.
j’aurai du ajouter “aussi”, ca vous aurai fait plaisir.
dans la realite ceux qui ferment en faisant faillite (et non pas pour d’autres raisons toutes aussi diverses que variés moi par ex j’ai fait burn out, pas de dettes rien juste un petage de plomb a cause du surmenage) c’est souvent parce qu’ils vendaient de la merde mais surement pas parce qu’ils proposaient aux clients ce qu’ils voulaient vendre.
Quand on connait son boulot on vend ce qu’on veut au client parce qu’il nous fait confiance et qu’il est jamais decu.
et sinon pour le reste ca va j’ai pas dis trop de conneries ?
erreur de ma part, je me corrige …. si l’autre peut ne pas passer merci.
” C’est en voulant “vendre ce que son chef a besoin de vendre” que de nombreux commerçants mettent la clé sous la porte…”
il y a juste avant le mot “aussi” qui est tres important et que vous avez voulu oublier. pour ceux qui ont fait faillite, c’est parce qu’ils vendaient objectivement de la merde, pour d’autres les raisons qui pousse quelqu’un a fermer sa boite sont multiples et variés mais le surmenage est je pense une des principales raisons.
je vais faire simple, j’ai l’impression que ce qui “cloche” pour vous et Mika (comme pour beaucoup d’autres, question de poste rien de perso) c’est que vous etes trop loin des clients pour comprendre leurs vrai besoins, leurs véritables envis, ce qui passe et ce qui ne passe pas dans la realite de tous les jours.
de mon cote, c’est juste 20 piges au contact direct des clients au travers de multitples formats, de beaucoup discutions, de retour direct de client (don franchement je ne me souvenais absolument pas de ce que j’avais pu leur propose ou leur dire la semaine precedente) que j’ai pu constater, comprendre en parti ce qu’ils souhaitent et comment ils achetent dans mon domaine.
jve vous donne une bonne piste de reflexion et d’amelioration pour la maree, posez cette question toute simple a vos employe(e)s sur ce rayon : est ce que tu manges ce que tu vends ? 98% si ils sont honnetes vous diront non, 1 % vous diront oui mais ils ne connaissent que les 20/80 et encore et vous aurez peut etre le dernier pourcent qui mange du poisson parce qu’il aime ca. c’est sur ce dernier % qu’il faut s’appuyer et former quand vous en avez un ….
pour les autres rayons c’est le meme principe. vous ne vendez bien que des produits que vous connaissez bien parce que vous les consommez et surtout parce que vous aimez les consommer.
Je sais que tu parles de la Poissonnerie en particulier et des métiers de bouche en général mais je ne peux te suivre sur “vous ne vendez bien que des produits que vous connaissez bien parce que vous les consommez et surtout parce que vous aimez les consommer”. Ma vision est toujours globale:
Combien de clients m’ont reproché de ne pas connaître le goût de tel produit. Moi, poliment: “le goût et les couleurs…”. Et souvent le client (en mode haineux) qui insiste “Ah, passke vous n’goûtez pas c’que vous vendez?”. Je le fais ici et sur le terrain, je pratique l’humour en permanence: “Madame, fut un temps, j’étais responsable de l’animalerie et je puis vous l’assurer, je n’ai JAMAIS goûté la moindre croquette ou pâté que ce soit”. La cliente bloque 3 ou 4 secondes en générale et repars finir ses courses.
Tout ça pour dire que ça n’est pas parce que tu ne consommes pas, que tu ne peux pas le vendre. Par contre, et je l’impose, il faut s’y intéresser!
Que faisons-nous ici, tous les jours (moi plus que les autres… c’est une impression) on vient s’informer sur notre domaine. On ne nous force pas. On s’y intéresse naturellement. La Team Dauvers nous rend le sujet captivant (coucou la Team!)… Nous devons faire la même chose, intéresser l’autre à ce qu’il fait, à ce qu’il vend! Le concerner!
Je connais des nullipares au rayon bébé (Blédina…), des musulmans en charcuterie, des végans en boucherie. Je ne vais pas me mettre à fumer parce que je suis buraliste!
J’ai toujours embauché des gens en les accompagnant personnellement dans leur rayon et en leur présentant le déroulé linéaire. En leur expliquant que tel produit est là pour une bonne raison… Bref, je ne fais que donner du sens et je leur conseille de se tenir au courant des familles de produits dont ils ont la charge pour ne pas passer pour un idiot devant le client. Je suis un des rares à leur imposer de discuter avec les fournisseurs. C’est eux qui détiennent la connaissance produit et/ou marché; ça n’a jamais été nous ou le siège! (je vérifie, bien entendu, que ça parle produit et non Netflix)
Rien de tel qu’un employé qui s’épanouie dans son travail, qu’il teste, goûte, consomme ou pas. Il cherchera à ‘enchanter’ le client et pas qu’avec un sourire et un slogan sur son uniforme… Mais avec ses connaissances, la seule valeur ajoutée nécessaire!
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Concernant “quel ̶m̶o̶y̶e̶n̶ outils de gestion vous offrez a votre gar pour gerer au mieux son chiffre et sa marge ?” C’est pareil! Un outils, une méthode, une astuce… La même!
Je garde l’exemple des F1. Les 2 pilotes utilisent exactement la même voiture (tu utiliseras le même logiciel de gestion que tes collègues des différents magasins de ton enseigne). L’un finit Champion du monde (CA en hausse, Casse maîtrisée) et l’autre est dernier au championnat. Les deux de la même équipe, avec la même voiture mais deux destins différents.
Je le répète, je leur ai juste donné un volant. C’est eux qui ont réussi (ou pas) avec les mêmes outils qu’ils avaient et que je leur ai imposé (le logiciel existant de ton enseigne).
C’est leur savoir faire, leur savoir être… bref, leurs qualités intrinsèques qui font le reste.
Tu me réponds que les réappros servent éviter la casse. Ok! Moi je te parle d’acheter personnellement cette casse. Réappro ou pas, gestion au cordeau ou pas, la casse existe! Elle peut venir de ta propre poissonnerie et donc TOI, tu l’achètes (gros consommateur de ces produits). Mon seul grief est que “Tu passes en caisse avec ta p͟r͟o͟p͟r͟e͟ came bradée”
1) Cette casse pourrait être ‘volontaire’, c’est toi qui l’achètes!
2) Ces produits servent aussi à donner une image “prix bas” à ton magasin mais les clients n’en savent rien car tu les achètes!
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“rempli ne veut pas dire blindé”. Evidemment, c’était sous-entendu.
Attention, je l’ai vu: Les rois de la casse, proche du zéro par contre, le CA en baisse. Si tu n’as que les 20/80, tu as l’essentiel, certes mais si le reste existe c’est qu’il se vend. Ces 80/20, ne sont peut être pas représentatifs des achats des français, par contre ils peuvent représenter les miens! Si je veux du Pepsi Max Ginger (il n’existe plus, mais parfait pour mon exemple) ton vendeur pourra me faire un solo de blabla pendant 20mn, je n’achèterai pas de Coca Zéro. Idem pour un fromage, un pain au maïs ou je ne sais quoi… Une fois, deux fois, trois fois, bye bye!
N’avoir que les 20/80 après 17h… Ça peut faire un gros manque à gagner pendant 3h.
Je ne dis pas que c’est facile mais il faut choisir entre un taux de casse bas et un CA apte à compenser ce même taux de casse!
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Tu parles de la compétence du Chef mais cette compétence doit aussi être en adéquation avec la politique de l’enseigne. Le Chef, même auréolé d’un Management Award, doit se plier aux exigences et politiques de l’enseigne qui blablate toute la journée sur l’écoute du client. Le client veut du choix et refuse la rupture. Les 20/80 ne suffisent pas (ou ne suffisent plus)
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Tu poses une question intéressante: “quel moyen de gestion vous offrez a votre gar pour gerer au mieux son chiffre et sa marge ?” Je ne propose que ce que l’enseigne propose, je m’adapte… On s’adapte tous, me semble-t-il! Je prends toujours l’exemple des voitures: En Formule 1, une écurie dispose de 2 voitures identiques et engage 2 pilotes. Chacun ses réglages avec les ingénieurs. À la fin de la saison, 1 des pilotes est Champion du monde, son coéquipier est 12ème avec, je le répète, la même voiture!
Ce que j’offre au gars que j’embauche? Un volant. À lui de faire le spectacle avec les règles de la FIA. Rien de plus.
“Cette casse pourrait être ‘volontaire’, c’est toi qui l’achètes!”
si on reste bien sur du produit frais au trad, absolument pas besoin de casse pour avoir ou se faire des prix, une erreur de plu ou un prix tapé a la mano ca se voit régulièrement…..
pour les 20/80 tout est question de mesure, pour une fois que j’ai essaye de pas passer pour un bourrin je suis un eternel incompris 😉
“Tu poses une question intéressante …..”
je me suis rendu compte apres coup m’etre peut etre mal exprimé, je voulais dire quel outil et non pas quel moyen.
je passe chez vous quand vous voulez se sera avec plaisir pour la marée bien evidemment 🙂
Bonjour, je suis désolé mais de mon point de vue les zones anti-gaspi ont été mal gérés.
Bien-sûr je ne connais pas le magasin, son environnement, la clientèle.
Mais LA zone anti-gaspi ne doit pas être gérée comme un rayon à part entière mais bien une solution où tout le monde y trouve son compte, les magasins évitent la mise en démarque du produit (même si en pratique ça reste de la démarque) et les clients peuvent y trouver des produits à prix cassés qu’ils peuvent manger le jour même ou sous deux trois jours.
Bref, il est normal d’en avoir, un minimum, suite à une baisse d’affluence anormale du type tempête de neige, route principale bloqué, en gros tout ce qui ne peut pas être prévisible.
Car pour tout le reste la gestion des commandes, des classeurs sur le logiciel Ulis est simple et intuitive.
Si je ne m’abuse, pour les dlc courtes, en faisant des dons resto du coeur et autres n’y a t il pas un crédit d’impôt fait au magasin ?
Sauf que là c’est un particulier (bibi) qui a payé
Ol