![](https://www.olivierdauvers.fr/wp-content/uploads/2025/02/Airfyer-Carrefour-screen.png)
Vous les avez peut-être déjà vus si vous avez une TV connectée (via la box ou une SmartTV), comme 80 % le sont aujourd’hui en France. Depuis janvier, Carrefour diffuse chaque semaine une offre spot en TV sur du non-alimentaire (un airfryer, une crêpière, une éponge rainbow, etc.). Et c’est parti pour toute l’année 2025, pour soutenir le secteur non-al, principale victime de l’arrêt des prospectus. Particularité de ces spots : ils sont en images 100 % virtuelles et ont été créés avec l’aide de l’IA, par Publicis. Le résultat est d’un réalisme assez bluffant. Mais au-delà de l’effet whaou, l’IA ouvre grand la porte à une nouvelle ère de la pub TV : des spots personnalisés ou presque. Le coût drastiquement plus bas d’un spot IA permet de le décliner quasi à l’infini et en mode industriel. En l’adaptant à chaque région, chaque magasin, voire chaque destinataire final.
Avec la TV connectée, le diffuseur connaît a minima le code postal du téléspectateur. Dans 65 % des cas, la TV est réellement adressable et le lien peut donc même être établi avec le compte fidélité du spectateur chez l’annonceur du spot. L’agence Armis, déjà prestataire de nombreux distributeurs, dont Carrefour, pour le géo-ciblage des campagnes a créé son propre studio de génération de pubs dopées à l’IA pour offrir cette prestation complète, clé en main.
En clair ? Dès demain, ce n’est plus Norauto France qui pousse sa promo nationale, mais celui de Rambouillet qui propose à mon beau-frère une offre sur les pneus de sa Citroën C4. À 20 H avant le journal de TF1. Pas le même impact… Le tout financé par les marques mises en avant, le cas échéant. Science fiction ? Nenni, techniquement c’est déjà prêt. Ce n’est plus qu’une question d’acculturation chez les annonceurs pour imaginer la meilleure exploitation possible de l’outil. Toutes les chaînes de TV sont à fond sur le sujet. Avec leurs nouvelles plateformes de streaming (TF1+, M6+, etc.), elles tiennent leur revanche. La TV offrait historiquement la puissance de la sulfateuse, elle y adjoint désormais la précision de la seringue.
À chaque fois qu’on nous parle de précision chirurgicale… on vient pleurer (ou pas) sur les dommage collatéraux. C’est tellement précis qu’on en fout partout!
Plus aucun prospectus mais on veut me faire venir avec un AirFryer ou une éponge. Vous êtes sérieux? Ça n’est pas non plus des pâtes en 2+1 ou le prix kg d’orange…
J’entends des millions de pubs, quotidiennement, à la radio. Je les ré-entends même. Elles m’agacent plus qu’autre chose d’ailleurs.
Ce qui motive (motivait?) c’est de cocher (pour ma part, des print-écran) des dizaines, des vingtaines ou plus d’articles dans le catalogue. Tout le spectre des rayons y passe: Boisson, epicerie, entretient, cosmétiques, produits frais! On parle bien des produits “vitaux”… Et, ‘tout sous un même toit’ oblige, un peu de Non-Al. Le but: Ne pas y aller pour rien!!!
Là, on veut me faire venir pour une Senseo dont je n’ai peut être pas besoin. Curieux, on se renseigne sur le net… Pas si donnée, au final l’offre de Carrefour. Pire, tonton cookies qui ne dort jamais te propose, dans la foulée, la même, moins chère, livrée demain! (le fameux dommage collatéral)
Se la péter avec des grandes surfaces, des parkings énormes, des applis généreuses, des assortiments de dingue… pour, au final, croire que tu vas te déplacer pour un seul article plus ou moins bas de gamme. Je trouve ça osé! Le seul avantage de cette technique c’est qu’ils sauront si M. Dupont à bel et bien visionné la publicité et, carte fid oblige, a bel et bien acheté le produit dans le magasin ciblé. Si ça marche (ils le sauront bien assez tôt) ce sera effectivement la solution! La question étant: Le client vient juste pour la friteuse ou prend-t-il un caddie pour faire le plein?
Autre problème, selon moi: Certes mon foyer va regarder la publicité mais est-ce la bonne personne (le responsable des achats) qui regarde? Si c’est l’ado écervelé… Bonne chance!
Dernier point, et non des moindres: Il y a des engagements pour tous ces produits (la commande ne se fait pas la veille ou le lendemain). Chaque magasin estime son potentiel et joue le jeu ou pas. Si l’algorithme t’envoie 300 clients alors que tu n’en a commandé que 20… re-Bonne chance!