
Il n’est plus le président de Gifi, remplacé par Philippe Brochard, l’ex-DG d’Auchan. Philippe Ginestet a devant lui un vide (que faire ?) et, dans sa besace, une analyse sur la situation (pourquoi ?). Et tout ça est à lire absolument (c’est dimanche, vous devez pouvoir y consacrer les 3 minutes nécessaires 😉 .
A lire, parce qu’il y a tellement dans cet interview accordée à l’hebdo lot-et-garonnais “Quidam l’actu”. Sur l’homme ET le commerce… D’abord, l’homme et son attachement à l’entreprise qui a été pendant plus de 40 ans sa raison de vivre. Les mots sont touchants. A la question “Allez-vous passer de temps en temps au siège pour voir comment les choses évoluent ?“, réponse : “Je crois que je n’ai même plus mon badge…“, ce qui dit bien davantage que les mots utilisés. Au fil des lignes, Philippe Ginestet revient aussi sur une succession familiale espérée (souvent le cas des entrepreneurs) mais non réalisée. Se lit un regret, mais compensé par l’affection. Sur le lien à l’entreprise et, en creux, la raison de vivre : “Le plus dur pour moi, ce ne sont pas les questions de fortune ou d’argent, c’est de marquer cette coupure avec Gifi et de ne plus être au cœur de la machine“. Le vide infini du capitaine quand il lâche les commandes…
Et puis il y a l’analyse plus stratégique de la situation. Parce que c’est humain, il y a dans cette interview la (longue) liste des raisons externes qui ont conduit à la situation : la météo, la panne informatique, le Covid, les guerres, etc. Mais il y a aussi une analyse plus interne (et donc plus lucide). “Quand on est numéro 1 pendant près de quatre décennies, que les affaires se portent bien, on n’hésite pas à tester de nouvelles idées. Et on s’est probablement un peu perdu. On a opéré une montée en gamme, on a très bien organisé nos magasins. Peut-être un peu trop. On a eu tendance à oublier ce qui avait bâti notre succès : le premier prix. On a du coup ouvert un boulevard pour un de nos concurrents“. Le concurrent en question ? Action. Et l’illustration dans les mots de Philippe Ginestet de la théorie de l’universitaire américain Malcolm Mc Nair que j’adore faire mienne (ceux qui m’ont subi en conférence le savent !) : la roue du commerce. Les enseignes naissent par le prix (en se positionnant en dessous de ce qui existe), puis s’embourgeoisent puis meurent par le prix (parce qu’elles se sont dépositionnées et ont laissé le champ libre à d’autres). Une roue qui tourne depuis longtemps et que les mots de Philippe Ginestet résument si bien.
Et qui remplacera Action ? Des boutiques de Shein (sans vêtements, mais avec son offre maison, déco, papeterie) ? 😆
J’ai toujours eu un problème avec les m’as-tu-vu, ceux qui se sentent obligés, inutilement, lors d’une discussion de sortir la clé de la Porsche pour la poser sur la table, côté logo… Ceux qui ne parlent pas de leur smartphone mais de leur iPhone20S+ (alors que ton phone vaut plus cher mais que tu ne le fais pas remarquer) ceux qui se mettent en avant pensant impressionner l’autre.
Bien entendu, je ne connais pas ce monsieur, mais tous les reportages que j’ai vu c’est “Fiesta” avec les employés, le gros château multicolore (à côté, les vestes d’Olivier sont monochromes), même si c’est de la pub pour sa boîte, c’est surtout “regardez moi, j’ai réussi”… Donc, je n’ai pas de larme qui coule en lisant l’article. Ça me laisse indifférent. (Le bonhomme vaut sûrement mieux que ça mais c’est comme une enquête client, c’est mon ressenti)… J’ai quand même un doute: PHIlippe GInestet, PHI GI, GI PHI, Gifi! M’as-tu-vu et m’as-tu-lu!
Pour les excuses: La météo, la panne informatique, le Covid, les guerres… Je répondrai: “Ok pour l’informatique, par contre le reste, les concurrents aussi les ont subies”
Ça a été une des premières claques que je me suis prise en GD quand, pour expliquer ma mauvaise semaine de résultat, j’avais sorti la carte du temps pluvieux. Mon Boss m’avait sorti les chiffres de la Région, ils étaient tous en plus… et avaient tous subi la même météo que moi! C’est formateur…
Vous l’avez très bien dit, vous ne connaissez pas ce Monsieur et c’est bien pour cette raison que votre plaidoyers n’a aucune vraisemblance avec ce Monsieur que je connais par ailleurs !
Ni d’écusson Porsche ou autre smartphone et je ne sais quoi d’autre caractérisent cette entrepreneur hors pair dont ma chance a été un jour de croiser sa route.
Bien sûr on ne pourra jamais éviter la rumeur se propager tant la réussite en France reste suspecte.
Vous pourriez louer les mérites d’un sportif émérite mais vous ne seriez imaginer la force et l’humanité de ce grand Monsieur…
Au moins, tu as bien remarqué que je précise ne pas le connaitre et ne me baser que sur son image. Il est surement le plus cool, le plus généreux, le plus ceci… mais je ne peux me fier qu’à ce que renvoient les média. J’ai eu des directeurs exécrables avec tout l’encadrement sauf moi (ils appréciaient mon humour, ma bonne humeur mais surtout ma franchise). Quand je les défendais, on me regardait bizarrement. Qui a raison, au final? Si on vote, je perd automatiquement…
Concernant les excuses pondues, t’as beau gérer ta boîte en bon père de famille, y a des raisons que je refuse d’entendre… et tu n’arriveras pas à me faire changer d’avis! La météo, le Covid…stop, c’en est trop!
La photo de Fifi, dans chaque bureau du responsable de magasin : ça en dit long sur le bonhomme… Rappelons aussi la reprise de Tati par Fifi, enseigne qui est partie en vrille à cause de l’absence d’un vrai manager issu du clan familial. La roue tourne !
C’est la vie, il l’aimait tant sa boite !
https://www.youtube.com/watch?v=G94uldTpdu4
Mouais
Il a surtout bien vécu sur la bête pendant des années sans aucune remise en question.
Et tout l’immobilier qui lui appartient perso pour sa retraite… Pas grande empathie pour ce style de patron à l’ancienne, ça ressemble à Naouri et bientôt à Auchan : “méchant covid méchant informatique méchants… Clients” qui ont pas voulu continuer à venir payer plus cher
Le problème réside dans le “non-dit”.
L’excuse du nouveau logiciel (SAP) est similaire à celle du mauvais temps, car cet outil informatique allemand est très répandu, et il est utilisé par ses concurrents.
Je note deux phrases-clés : “Ceux qui me succèderont à la direction des opérations feront très bien ce que je n’ai pas su faire, c’est-à-dire optimiser les dépenses.” et ” j’ai toujours dit que je protégerais Villeneuve.”
En effet, avoir embauché plus de 700 employés au siège à Villeneuve sur Lot, était une “dépense” de folie.
Sauf que, ce n’est pas lui qui les a embauché. Il a été obligé, par des personnes qui ont fait pression sur lui.
Les données officielles sur l’entreprise indiquent :
– “La société GIFI MAG a été créée le 20 septembre 2004, il y a 20 ans. Sa forme juridique est SAS, société par actions simplifiée.”
– “PRESIDENT DE SAS : ….” Je vous laisse lire le nom par vous-même (je ne sais pas si j’ai le droit de le dire). Ce n’est pas Philippe Ginestet ni son fils, ni quelqu’un de sa famille.
Je vous laisse vous renseigner sur ce président : “D’abord, stagiaire au service paie chez GiFi, il a su gravir les échelons. En effet, en 2007 on lui propose un poste de responsable des ressources humaines, et un an après un poste de DRH au sein de GiFi. En 2009, il prend officiellement ses fonctions de directeur des relations humaines où il développe de nombreuses actions RH pendant 4 ans. C’est alors que Philippe Ginestet décide de le nommer en 2013 directeur délégué du groupe en charge des ressources humaines. Poste qu’il occupe encore aujourd’hui auquel s’ajoute la présidence de GiFi Mag, société qui gère l’ensemble des magasins GiFi.”
C’est lui le responsable principal des embauches au siège social de Villeneuve qui l’a fait grossir de la taille d’une souris à celle d’un mammouth. Cela dit, derrière ce président de SAS se trouvent encore d’autres personnes, ayant beaucoup de pouvoir localement, au point d’ôter le badge du fondateur, et de l’obliger à rendre maintenant l’argent de sa réussite initiale.
Mes informations viennent de mon emploi pour Gifi dans le passé, et de confidences d’employés du début.
Ce qui me fait marrer, pour y avoir travaillé, c’est que les raisons publiques sont loin d’être celles qui ont fait couler GIFI.
Aucune mention faite des erreurs suivantes, auxquelles j’ai pu assister et voir venir l’iceberg droit devant :
– Montée en gamme partielle (volonté de faire du maison du monde, sans l’assumer, le cul entre la chaise noz et la chaise mdm)
– Une obsession pour le TAUX de marge sans regarder la marge VALO (Donc, chiffres “bons” mais en faux semblant car décroissance)
– Un management par le fils pour le moins étonnant (on en restera là)
– Une stratégie prix post-bascule informatique qui a tué l’entreprise qui en paye encore aujourd’hui les conséquences
– Un organigramme trop fourni qui empêchait les informations réelles de remonter
– Une confiance aveugle à un réseau dépassé
– Et vers la fin un président qui s’est enfermé dans sa forteresse pour refaire des projets hors centrale qui n’ont pas abouti
Et bien d’autres choses non dicibles ici
C’est malheureux et dommage, mais ça pendait au nez depuis trop longtemps
Les limites du management patriarcal lot et garonnais (il n’est pas le seul !).
bonsoir,
je voudrai remercier les differents intervenants qui connaissent l’histoire, parce qu’ils nous informent et comme je l’ai deja dis mais je me repete, c’est toujours dans les commentaires qu’on trouve l’info, la vrai.
que se soit sur ce site ou sur tous les autres sites internet, il y a toujours une personne (a minima) qui a les bonnes infos et qui les transmet, pour ça internet est formidable.
jetez vos teles si ce n’est pas encore fait, l’info, la vrai ce sont les sujets avec les commentaires ouverts, sans inscription mais avec une petite modération quand même ( on ne me publie pas toujours hein quand ca deconne trop ca passe pas et c’est le jeux ma pauvre lucette) .