
L’une des règles les plus élémentaires du commerce : le choix n’a de sens (et d’intérêt) que s’il est compris du client. Le non-al en hyper (toutes enseignes confondues) respecte rarement cette condition pourtant élémentaire. Exemple samedi dans un Auchan strasbourgeois.
Au rayon mixeurs (plongeants) : 7 références pour ce qui est quand même une “petite” catégorie. S’il avait à le justifier, l’hyper mettrait certes en avant l’importance du choix. Pas faux. 7 réponses produits pour une unité de besoin c’est davantage que 6, que 5, etc. Mais c’est toujours moins qu’Amazon (687 à date) ou Boulanger (91). Donc le sujet n’est pas le choix (sur lequel l’hyper sera toujours battu) mais la compréhension du choix. Et là… c’est le néant ou presque. 3 des 7 mixeurs seulement sont accompagnés d’une affichette. Des informations en caractères XS et, pour l’un des critères, un splendide… “non communiqué”. Bref, trois références auraient été bien suffisantes : le premier prix, un milieu de gamme à 30/40 € et un premium à plus de 60 €. Mais avec, pour chacun des trois, des éléments de valeur clairs. Pour faire comprendre le choix.
Entièrement PAS D’ACCORD: “le choix n’a de sens (et d’intérêt) que s’il est compris du client”, ça c’est du slogan de compétition! Dans les faits, je t’invite devant le rayon biscuit de n’importe quel magasin. Nous, nous savons comment est segmentée l’implantation… et encore. Il y a les cookies, les biscuits nappés, les fourrés, au chocolat, aux fruits, pour enfants, pour ados, pour adultes, festifs… Pas sûr que le client lambda en saisisse toute la subtilité. Et que fait le client? Il prend direct sa marque préférée. Dans ce même rayon, parlons juste d’Oreo: 8 formats du ‘classique’, le golden, l’édition limitée, le double stuff, le thin, l’enrobé… et j’en passe. Tout ça est-il compris par le client? Pareil pour le café, le jambon… la lessive!
Concernant les mixeurs plongeants, ce qui manque, effectivement, ce sont les caractéristiques… et souvent, il n’y en a pas! Le fameux ‘non communiqué’ est, hélas, une mauvaise habitude mais en même temps sur ce type de famille, le seul élément technique est la puissance (en Watt). Le reste, c’est du design, de l’ergonomie, de la matière (plastique ou metal) et les accessoires.
De plus, les clients ouvriront les boîtes quoiqu’il arrive. Autant les exposer, c’est un gros gain de temps! (malgré le manque ou le peu d’information à communiquer) et, n’oublions pas, il n’y a pas 50 intervenants sur le PEM. Philips, Groupe SEB et MDD pour les plus gros! De ce fait, chacun exige d’être présent sur chaque sous-famille. Donc, dans notre exemple: 2 MDD Qilive, 3 Seb, 1 Philips et 1 Braun (Attention au chaînage prix, M. Auchan)… C’est pas énorme! Si l’enseigne le voulait, elle pourrait en proposer une bonne vingtaine.
Et n’oublions pas le principale, le nerf de la guerre: Le PEM est la poule aux œufs d’or de l’EPCS. On ne va quand même pas se priver de faire de la marge, non?
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Vous voulez rire? Les vendeurs eux-mêmes n’en savent pas plus sur ces produits. Ils découvrent souvent en direct les caractéristiques du produits (quand elle apparaissent et quand un client les sollicite) car, c’est malheureux, ils ne touchent rien dessus… Par contre, si vous voulez une télé, là, une armée d’experts vous attend pour vous vanter les mérites de la 4k, du HDMI 2.1, l’indispensable SmartTV, l’obligatoire assistant vocal, le HDR… Et il y a du choix, et il y a du modèle exposé, et il y a de la taille (en pouce)… Une forêt de télés allumées inutiles car l’ambiance du magasin ne sera jamais celle de votre salon… mais le client a besoin de voir de ses propres yeux ce qu’il ne pourra jamais comprendre en terme de contraste et autre jargon. En plus, le pur kiff, les fiches caractéristiques sont plus que fournies… mais c’est à n’y rien comprendre! Peu importe, un investissement vaut bien tout ça!
Le choix n’a de sens (et d’intérêt) que s’il est compris du client??? Qui comprend quoi sur les télé, ne serait-ce que la première technologie de l’engin, la dalle: Led, Qled, Oled… à l’aide!
(Et qu’on ne me dise pas “il y a un vendeur pour expliquer”… oui, le même qui s’occupe également des mixeurs)
C’est sûr qu’avec une telle structure de gamme incohérente et peu de balisage , on pourrait se contenter de 3 refs . D’ailleurs, vu la réduction à venir des vendeurs en électroménager, je prédis un grand classique d’une politique Hypers : les ventes sont difficiles, on réduit l’assortiment, comme on réduit l’assortiment, y a plus assez de choix , et de toute façon ” y a jamais de vendeurs” , les clients vont en Gsb, les ventes faiblissent , encore , et donc …on ferme le rayon et on a perdu du chiffre d’affaires qui n’est jamais compensé par ailleurs …
Pardon , les clients vont en Gss…
C’est l’effet de mix non?
Entre les recycleries, les récup au fond des poubelles (je suis aussi bénévole dans des repair cafés), et les achats sur internet (neufs et pièces détachées), ça fait un sacré bail que je n’ai pas acheté du PEM en grande distribution généraliste !
À vue de nez, ça doit bien faire une bonne quinzaine d’année !