Auchan épargné par l’Autorité de la Concurrence (mais va devoir organiser son auto-concurrence à Marseille La Valentine)

Comme Carrefour (pour Cora) et Intermarché (déjà pour Casino), Auchan sort relativement épargné par l’examen de l’Autorité de Concurrence du rachat des 98 ex-Casino. Un seul site devra être cédé : un supermarché à Aubagne (sur les deux de la commune, distants de 1 km). A ceux qui attendaient (ou espéraient) une obligation de revente à Bordeaux, rien de ça. Auchan conservera donc son armada d’hypers qui ceinturent la ville : Bordeaux-Lac, Bouliac, Pessac, Villeunave d’Ornon, auxquels se rajoute Mériadeck en centre-ville. Comme dans les précédentes décisions, la présence de Leclerc non loin de chacun des sites a été vue par l’Autorité comme de nature à garantir les conditions d’une concurrence vivace…

En parallèle, la décision de l’ADLC ouvre la voie à une configuration unique à venir. A Marseille, La Valentine était normalement promis à une cession, eu égard à l’analyse concurrentielle locale. Mais non seulement trouver (re)preneur pour 14 000 m2 était tout sauf une sinécure, mais sacrifier l’hyper historique de Casino (ouvert en 1970) n’était pas dans les plans d’Auchan, au moins pour la dimension symbolique. Voilà pourquoi une solution radicalement nouvelle a été proposée à l’Autorité qui l’a donc acceptée : créer les conditions locales de la concurrence. Selon les indiscrétions recueillies chez Auchan, l’idée est d’amputer la surface de l’hyper pour la ramener à 8 ou 9 000 m2 (la nouvelle taille-cible d’Auchan au passage) et d’installer deux enseignes concurrentes dans les mètres carrés libérés. L’un serait un discounter (on peut imaginer Lidl), l’autre une enseigne spécialisée (pourquoi pas un multifrais). Le résultat – et je maintiens le qualificatif – sera inédit. Et pourra rappeler à certains les “malls” aux États-Unis où il est courant de voir une telle concurrence frontale. Bref, encore une raison de venir et revenir à Marseille dans les mois qui viennent !