
Michel-Édouard Leclerc l’a annoncé sur la scène du Perifem Day la semaine dernière : le groupement planche sur un nouveau projet d’affichage environnemental. L’idée est de présenter l’impact carbone d’un produit alimentaire en s’appuyant notamment sur ce que pèsent ses quatre principaux ingrédients.
Leclerc, autrement dit, veut apporter sa propre pierre aux expérimentations sur l’affichage environnemental. Ou plutôt veut encore apporter une pierre, tant ces expérimentations s’étirent en longueur…
Ceux qui ont une bonne mémoire se souviendront en effet qu’en 2008, dans le Nord, l’adhérent Thomas Pocher testait déjà dans ses deux Leclerc l’affichage d’un “équivalent CO2”, sur les étiquettes prix de ses rayons et sur ses tickets de caisse (photos d’illustration de cet article). À la même époque, en 2008, Casino avait aussi expérimenté la mention d’un indice carbone, directement sur les emballages de quelques références MDD.
Il faut dire que l’intérêt d’un tel indicateur environnemental est pressenti depuis longtemps, et même avéré. En tout cas pour le consommateur… En 2009 et 2010, les deux lois “Grenelle” prévoyaient déjà l’instauration d’une note environnementale. En 2011 et 2012, une expérimentation nationale avait été menée, afin d’observer l’impact d’une large palette d’indicateurs différents. Verdict : l’information est attendue par les clients, elle apporte une aide utile au choix et déjoue les tentatives de “greenwashing”. Ensuite… plus rien ou presque.
Le sujet est revenu sur le devant de la scène à la faveur des lois Agec (2020) puis Climat et résilience (2021). Avec l’annonce d’une nouvelle période de tests prévue pour durer… cinq ans ! Depuis, on a vu plusieurs enseignes essayer l’Éco-Score ou le Planet-Score (Carrefour, Auchan, Intermarché, Lidl…). Sur leur site e-commerce, Picard ou Monoprix affichent encore aujourd’hui le Planet-Score de certains produits MDD. Biocoop promet d’en généraliser l’affichage sur tous ses produits d’ici à la fin de l’année.
Officiellement, les pouvoirs publics français considèrent que l’alimentaire et le textile sont les deux secteurs qui doivent bénéficier en priorité d’un affichage environnemental. Mais les travaux sur l’alimentaire n’avancent pas, le gouvernement n’ayant toujours pas communiqué ses orientations (ce n’est pas moi qui le dit, c’est l’Ademe !). Bref, Leclerc n’est pas en retard avec sa nouvelle initiative. Patience et longueur de temps…

L’idée est de présenter l’impact carbone d’un produit alimentaire en s’appuyant notamment sur ce que pèsent ses 4 principaux ingrédients. On parle donc des produits du PGC!
Jamais des produits composés que d’un seul, je parle bien entendu du rayon Fruits & Légumes et de ses produits hors saisons qui viennent du bout du monde. (Certaines pièces de boucherie sont aussi concernées).
Tout le monde ne jure que par les zones “produits frais” mais certains tabous persistent.
Quand quelque chose est toxique ou nocif, on l’évite, on ne le fréquente pas. S’il y avait une once de sincérité dans tout cela, on ne les vendrait pas dans nos rayons ET LÀ, ça aurait un vrai impact.
Et pourtant contrairement à beaucoup d’enseignes qui font le choix de la réduire, voire de la supprimer totalement pour Casino, E.Leclerc maintient son utilisation de l’huile de palme. Huile de palme « durable » car certifiée RSPO, mais cet indice est controversé.