
La loi Egalim 2, votée en 2021, prévoyait d’expérimenter en magasin l’affichage de la rémunération des agriculteurs. Bon, ce genre de choses prend un certain temps à se mettre en place (euphémisme), mais on y arrive !
L’expérimentation a démarré officiellement cette semaine. Première étape : tous les volontaires qui souhaitent y participer sont priés de se manifester (c’est ici pour les curieux), ils ont jusqu’au 30 juin 2025 pour le faire.
Chacun vient avec ses propres idées, qu’elles soient nouvelles ou déjà en place. Le but est de comparer plusieurs méthodes et de mesurer leur efficacité.
On parle bien ici de communiquer la rémunération des agriculteurs auprès du grand public pour l’éclairer dans ses choix. Tous les modes de distribution sont concernés par le test : GMS, vente en ligne, vente directe, restauration commerciale, etc. Le dispositif cible les filières viande (bovine, porcine, ovine, caprine), lait et produits laitiers (vache, chèvre, brebis), les fruits et légumes frais et les œufs coquille.
Pour illustrer le sujet, je vous ai remis en photo l’initiative (éphémère) d’Auchan lancée au printemps 2021 sur des fraises vendues à prix coûtant (ci-dessus).
La petite enseigne Otera pourrait aussi participer : elle a déjà pris le parti d’afficher la rémunération de ses partenaires dans ses magasins (photo ci-dessous).
Bien sûr, le sujet n’est pas simple à faire avancer. Il y a le besoin de préserver le secret des affaires et la complexité de la transparence (le prix payé au producteur n’est pas celui facturé par la coopérative, que fait-on des coûts de celui qui conditionne le lait, etc.).
Les plus anciens se souviendront du “double affichage” des prix des fruits et légumes rendu obligatoire durant l’été 1999. Il faisait cohabiter directement la rémunération de l’agriculteur et le prix public, ce qui laissait penser que toute la différence partait dans la poche du magasin. Excédés à l’époque par la mesure, les distributeurs avaient ajouté sur les ardoises les prix payés à chaque intermédiaire de la chaîne. Rendant le balisage illisible et poussant rapidement à l’abandon du dispositif.
Mais je le redis : il est essentiel selon moi d’apporter cette information au consommateur. Si on veut que les Français participent à la souveraineté économique, il faut leur faire toucher du doigt le besoin de rémunération des agriculteurs. C’est le meilleur moyen d’obtenir plus facilement leur consentement à payer !
