
Avec l’arrivée de nouveaux produits et de nouveaux industriels embarqués, l’expérimentation R3Pack sur les emballages consignés prend une dimension vraiment intéressante. Désormais, on voit en rayon des marques et des MDD qui partagent les mêmes contenants standardisés !
L’idée est de mettre en place une “interopérabilité” totale. Le client qui achète un produit consigné dans une enseigne doit pouvoir le rapporter dans un magasin concurrent et récupérer sa consigne. Et l’emballage qui a servi une première fois doit pouvoir être réutilisé par un industriel différent, pourquoi pas pour un produit différent.
L’autre intérêt des tests menés par le collectif R3Pack est de ne pas se concentrer sur les seules bouteilles en verre (pour lesquelles on dispose déjà de retours d’expérience), mais de cibler aussi les emballages plastique qui peuvent se prêter au réemploi. Les collecteurs installés en magasin ont d’ailleurs été choisis pour identifier des contenants variés et rembourser la consigne correspondante au consommateur (revoir ici la présentation du test à son démarrage).
Les deux distributeurs engagés dans R3Pack, Coopérative U et Carrefour, ont ainsi accepté de partager un nouveau “seau” en plastique pour des produits d’épicerie en MDD. U avait commencé par proposer des extrudés salés façon Chipster, auxquels se sont ajoutés des biscuits sucrés. Carrefour l’a rejoint ce mois-ci en lançant sa propre gamme de biscuits apéritifs. Les seaux sont exactement les mêmes, les étiquettes (et les produits) changent.
Autre exemple : Sodebo, Florette (Agrial) et Les Crudettes (LSDH) se sont mis d’accord autour d’une nouvelle barquette noire, carrée, destinée à accueillir les salades des uns, les légumes à cuire des autres, etc.
À ce stade, l’expérimentation reste menée à une échelle limitée. 20 références en emballage réemployable ont été mises au point et elles sont vendues dans 20 magasins Carrefour ou U. Les points de vente sont concentrés dans le nord et l’est de la France, parce que la culture de la consigne y est plus présente qu’ailleurs et surtout pour optimiser un minimum les tournées de ramassage des contenants vides.
Outre les deux distributeurs cités, pas loin d’une quinzaine d’industriels sont engagés dans le test. Et voir tout ce monde accepter des compromis autour d’emballages standardisés, croyez-moi, représente une marche sacrément haute qui est en train d’être franchie !
Pour le reste du circuit : les bornes de collecte sont celles de The Keepers, la logistique de reprise est assurée par Loop, Haut la consigne et Options Solutions s’occupent du lavage. Le tout coordonné par le cabinet (RE)SET.
Vous avez envie de rencontrer des acteurs de R3Pack ? Vous voulez comprendre les enjeux de la consigne, les implications pour votre entreprise en suivant de près les expérimentations des pionniers ? Rejoignez-moi le 29 avril à Paris pour les Ateliers de la conso responsable : avec mes camarades de Linéaires, Rayon Boissons et Circuits Bio, on vous dira tout sur le potentiel à date du vrac et on fera l’inventaire de ce qui bouge du côté de la consigne. Croyez-moi, on aura beaucoup à partager !

C’est très bien mais ça m’oblige à penser que demain, on obligera, dans le cahier des charges des fabricants de MDD, à utiliser cet emballage! Certains réinvestiront pour cet outils et augmenteront leurs tarifs. On ne recherche plus la ‘qualité’ ou autres… On cherche une praticité éco-compatible.
Il faut sûrement en passer par là mais ça reste toujours des petites initiatives, ici ou là, qui ne sont pas pérennes. Ce ne sont que les balbutiements mais j’ai l’impression qu’on en parle depuis trop longtemps. Tant que les Marques Nationales ne joueront pas le jeu…
S’il doit y avoir standardisation, elle doit passer par la Loi avec des formats bien spécifiques, étudiés, normalisés… Libre à chacun de les utiliser ou pas!