A Pau, pour l'ouverture de Ferm' Envie

Passage à Pau. Et découverte du magasin fermier Ferm’ Envie, ouvert mercredi. Pourquoi vous en parler alors que s’ouvrent régulièrement et partout en France des magasins de ce type ? Pour 4 raisons : l’histoire qu’il y a derrière, la réalisation du point de vente, les premiers résultats (flatteurs) et, cocasse, la nouvelle posture de ces paysans devenus… distributeurs. L’histoire tout d’abord. 4 fils d’agriculteurs qui se sont rencontrés sur les bancs du Lycée agricole de Pau-Montardon et qui ont imaginé ensemble ce projet autour de l’idée 4 couples de paysans pères et fils. La réalisation du point de vente ensuite. Les 4 ont conçu un magasin fermier sans tomber dans l’excès de paille habituel ! Bien au contraire. Voilà un magasin dans son temps. Moderne comme il pouvait l’être avec les moyens engagés (400 K€ pour 300 m2) et remarquablement bien humanisé (voir photos). Les premiers résultats ? Flatteurs ! Mercredi, premier jour : 300 clients, 30 € de ticket moyen. Autant dire que les 600 000 € de CA prévisionnel devraient être dépassés. Mais le plus intéressant est encore ailleurs : dans la nouvelle posture de ces paysans commerçants… Au gré de la visite, j’interpelle l’un d’eux sur les prix : magret de canard à 16,50 €/kg, filet de bœuf à 38 €, carottes à 1,50 €, salade batavia à 1,20 € la pièce, etc. Soit des prix au moins aussi élévés qu’en grande distribution (et c’est un euphémisme… : au Leclerc voisin, la même batavia est à 59 centimes). Sa réponse, en substance : “On a des frais, il faut payer le local, l’amortissement, les 4 salariés, etc“. Tout juste ! C’est précisément pour la même raison que les hypers prennent plusieurs dizaines de pourcents de marge brute. Et ces paysans de découvrir que, finalement, cette marge n’est pas si injustifiable 😉

NB : les plus observateurs remarqueront aussi que ces paysans sont de bons acheteurs de mobilier d’occasion… Les meubles fruits et légumes viennent d’Intermarché et les caisses de Carrefour !