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Chers Georges, Michel, Serge, Vincent, Philippe, Jean-Charles, Pierre, etc.

InvendusLe gaspillage alimentaire était sans aucun doute le sujet TV du week-end. “Teasé” depuis plusieurs jours, le magazine Capital consacré au gaspillage alimentaire a réussi son pari. Pari d’audience tout d’abord, avec 4,3 millions de téléspectateurs et le plus haut niveau de part de marché pour l’émission depuis 2009. Pari éditorial ensuite avec un remarquable 52 mn dont l’immense mérite (rare en TV) était de “prendre le problème par le bon bout” : le consommateur. C’est bien parce que le client boude les DLC approchantes que les enseignes ont initié les retraits anticipés. C’est bien parce que le client délaisse les fruits ou légumes biscornus que les producteurs préfèrent amputer d’eux-mêmes une partie de leur récolte. Bref, oui, c’est le dernier maillon de la chaîne alimentaire qui donne le “la” et qui contraint industriels et distributeurs à un incroyable gaspillage.

Pour autant, cher Georges, Michel, Serge, Vincent, Philippe, Jean-Charles, Pierre, etc., il est des pratiques inacceptables que Capital a mis à jour. Des pratiques qui font du gaspillage un immense gâchis lorsque, par exemple, les invendus sont javellisés. Vous comme moi en connaissons la pratique. Vous comme moi en connaissons même les raisons. Est-ce pour autant acceptable ? Quelle publicité pour le supermarché Dia, filmé en caméra cachée mais reconnaissable si aisément, lorsqu’une des employées admet la pratique !!! Le succès d’audience vous oblige à l’introspection sur le sujet. Si le consommateur est certes à l’origine du gaspillage, le citoyen, lui, est au moins curieux du phénomène. La preuve ? Le record d’audience… Le consommateur exige de vous les garanties fraîcheur que vous lui accordez par le retrait des produits. Mais le citoyen pourrait ne pas tolérer bien longtemps que vous sacrifiez des invendus encore propres à la consommation. Certes, nombre de magasins organisent déjà la seconde vie de leurs invendus. Qu’ils le revendiquent, par exemple en l’affirmant dès l’entrée (voir l’illustration). Voilà qui ne pourra alors qu’inciter les moins vertueux à le devenir, ne serait-ce que pour se prévaloir de cette “labellisation” imaginée en live hier soir devant ma télé et que je soumets à votre propre réflexion. Réflexion de patron d’entreprise de distribution et de citoyen.

17 commentaires

  1. Merci Olivier, heureux de voir mes préoccupations partagées par un des plus éminents observateurs du commerce 😉
    Un petit complément pour les distributeurs qui feraient encore la sourde oreille : le problème n’est pas pourquoi on gaspille des produits, mais bien la progression galopante de ces pratiques, nuisibles à tous points de vues : économique, social, écologique.
    Concrètement, à chaque million d’euro de CA, un distributeur génère pas moins de 4 tonnes de gaspillage potentiel.
    Avec du bon sens et en y travaillant sincèrement, les deux tiers de ces produits peuvent aller vers le réseau associatif, soit 2640kg de produits pour environ 6600 euros.
    Le plan d’aide aux plus démunis pourraient disparaître et priver ce même réseau d’environ 75 millions d’euros, soit la moitié de ses ressources, grosso modo.
    CQFD : il suffit de trouver 11363 millions d’euros réalisés dans des magasins qui ne donnent pas leurs produits non vendables pour boucler le problème. Le dispositif d’incitztion fiscale existe, et des précédents sont légion. Elle est pas belle, la vie ?
    Je te propose d’afficher quelque chose à l’entrée de nos hypers assez vite, on bosse sur la partie comm’ aussi 😉
    Bien à toi,
    thomas

  2. Je profite également de cet article pour souligner l’initiative de M Guillaume Bapst, créateur d’ANDES, réseau d’épicerie solidaire.
    Comme quoi entreprenariat et économie sociale peuvent faire bon ménage.

  3. C’est pas aussi simple:
    Les associations ne se déplacent que pour un certain volumes et ne viennent que quand elles veulent.
    De plus c’est la DDPP (ex DgCCRF) qui exige que les produits soient javellisé si les poubelles sont en extérieur.

  4. @courgette farcie : et si on arrêtait de mettre de la nourriture dans des poubelles ? Et pour la dgccrf, c’est plus compliqué : si c’est impropre à la consommation ça doit être détruit (javellisé?), alors que si ça peut nourrir “hommes ou cochons”, rien n’empêche de faire preuve de bon sens !

  5. @courgette farcie : c’est pour ça qu’à ce stade je n’évoque que les produits encore “propres à la conso”. Parce que ça serait déjà une prise conscience salutaire.
    Quant au côté “pas si simple”, 100 % d’accord. Pour autant, pas question de s’interdire de poser la question (après d’autres), d’y réfléchir, etc.

  6. Il faut savoir que la banque alimentaire suit un cahier des charges et une traçabilité des produits, ils commencent à rencontrer les mêmes problématiques que les magasins. Il me demande par exemple pour ultra frais 4 jours de dlc car ils peuvent venir que 2 jours ds la semaine puis ils ramènent les produits au centre de stockage ou ils vérifient les art puis ils refont des lots pour enfin redistribuer dans chq antennes de la banque alimentaire. Ils commencent à avoir des coûts logistique important d ou le choix de ne pas se déplacer pour qq articles. L émission capitale pourrait essayer d offrir un peu de carburant pour aider les assoc à survivre et aider les supermarché à ne pas jeter à la poubelle

  7. @Olivier & Thomas:
    Nous sommes confrontés au sujet dans ma boite (on reprend la casse) => Thomas me reconnaitra peut être avec ma petite boite de sushis…
    Par contre, à Lille, on remet quasi 100% à des assos (on se déplace tous les jours).
    A paris, beaucoup plus difficile de donner. Et on parle bien de DON. Au delà de la polémique pour laquelle je partage à 100% vos arguments, il faudrait aussi trouver le moyen de donner plus facilement ou de centraliser le don plus facilement via une plateforme web par région etc… par exemple. On ne peut plus tolérer en 2013 la façon dont on consomme et dont on gaspille.

  8. @Thomas: je boose à côté par ailleurs avec LMCU sur la livraison Lille Hyperceentre et la massification des flux en produits divers (frais me concernant). le sujet intéresse de nombreux distributeurs, je pense par ex au mag de Lille…

  9. Ici au Québec, les aliments sont vendus jusqu’au dernier jour de DLC, mais dans le dernier jour (ou les 2 avant), il y a un rabais de 50%!

  10. @ Olivier : “prendre le problème par le bon bout : le consommateur ” ; si je partage à 100% cette vision, je pense que ce dernier ne pourra changer ses habitudes de consommation tant qu’il n’aura pas retrouvé la Confiance qu’il porte dans son enseigne et dans les marques.
    Oui, un fruit tâcheté peut être aussi bon qu’un autre, oui, le consommateur a tort de chercher les DLC les plus longues au fond des linéraires.
    Mais pour cela, faudrait il encore que les fruits et légumes proposés soient toujours gouteux et que le jambon ne soit pas gorgé d’eau parfois 1 semaine avant la DLC.
    Oui, le consommateur doit être responsabilisé mais faisons en sorte de le rassurer… en donnant l’exemple peut être ?

  11. @quentin : merci cousin 😉 ici aussi on pratique ces soldes, mais les produits non vendus doivent in fine être détruits pour DLC dépassée. Pour s’assurer de leur consommation, le don systématique à j-2 ou 4 me semble une bonne opportunité !
    Surtout si les DLC peuvent être modulées par les fabricants, ça pourrait se faire sans dégâts collatéraux.
    Sinon, la qualité “organoleptique” des produits est un autre débat, et je ne suis pas sur qu’il faille tout mélanger : il faut éviter les amalgames et privilégier la consommation de produits frais, aussi locaux que possible et de saison !

  12. J’espère olivier que tu étais au 2eme degré lorsque tu parles tu scandale de la javellisation: j’imagine qu’il ne t’a pourtant pas échappé que c’est une demande des fraudes.
    Et peut être as tu entendu parler du cas du magasin (ou je travaillais étant jeune, le tout 1er!!) ou le magasin fut poursuivi parce que justement un “sdf” (?) après avoir fouillé la benne, se retourna contre le magasin après une soi-disante intoxication, argument étant que nous n’avions pas javéllisé!
    CQFD

  13. @Tomsoleil. Je te suis ! Quand j’évoquais que l’on connaissait tous les raisons de la javellisation, il y avait notamment les demandes des fraudes mais également le souhait de ne pas voir “trainer” des SDF. Autant de raisons “entendables” mais qui ne justifient pour autant pas pareil gaspillage.
    Olivier

  14. la javellisation est bien un scandale il suffit de donner les produits encore consommables avant leur dlc !! aucune administration ne demande de les jeter, au contraire puisqu’une incitation fiscale existe !

  15. On critique beaucoup un célèbre discounter Allemand mais en terme de perte beaucoup devraient s’en inspirer. Tout les produit en DLUO (shampoing soda…) sont retirés plusieurs semaine avant retourné sur entrepôt pour don en mécénat ou vente a des déstockeur, pour ce qui est du frais et ultra frais cela fait plusieurs années qu’ils sont vendu à -30% avant date, les fruits et legumes les plus jeté sont vendu à -50% tout les soirs, enfin depuis peu ils recyclent 100% de leur pertes pain et aliments sec (pâtes riz céréales…) pour en faire de la nourriture pour animaux enfin bientôt les produits déloté mais non abimé (pack de biere ouvert ect) il vont être recyclé pour reconditionnement par l’industriel…
    Certes pour le discounter ce recyclage est plus fait pour une chasse aux couts mais au final c’est le gaspillage qui diminue je pense que tous devrait s’en inspirer…
    Car aujourd’hui le discounter jette beaucoup moins que certains autres distributeurs que je connais bien

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