Le salon du « Made in France » a certes fermé ses portes hier soir, j’ai néanmoins décidé de prolonger le débat (car le sujet mérite bien davantage que de deux jours de salon par an !). Voici donc le premier Observatoire de l’Origine France.
Déjà, un mot sur la genèse du projet. Au cœur de l’été, lorsque la crise agricole battait son plein, j’ai simplement voulu faire un état des lieux symbolique sur la réalité de l’origine France dans les rayons alimentaires. Avec mes associés, nous avons choisi 24 produits symboliques de l’univers agro-alimentaire. 24 produits pour lesquels la « ferme France » est plus que légitime pour fournir la matière première : lait, crème fraîche, lardons, jambon, farine, ravioli, etc. Pour chacune de ces catégories, l’observation en magasins (trois magasins de chaque enseigne, dans des régions différentes) a porté sur les trois niveaux de gamme (MN, MDD et premiers prix) et tenait en 4 questions simples : le produit est-il fabriqué en France ? Si oui, est-ce clairement revendiqué ? La matière première est-elle française ? Si oui, est-ce clairement revendiqué ? Le tout avec les éléments d’information disponible sur le pack, et rien de plus !
Premier enseignement de cet Observatoire : la revendication de l’origine France, tant en ce qui concerne le lieu de fabrication que l’origine de la matière première, est encore une pratique minoritaire… Sur les plus de 2 000 observations effectuées, 8 % des produits seulement revendiquent clairement le « made in France » alors que plus des trois-quarts le sont. Oui, il existe visiblement une forme de frilosité à oser… En ce sens, ce premier Observatoire de l’Origine France montre tout le chemin qui reste à parcourir, tant pour les marques que pour les enseignes. Idem pour la matière première. Elle n’est annoncée française que dans… 39 % des cas. A peine plus qu’un sur trois. Indigne d’un pays agricole comme la France !
Pour le reste des conclusions et le détail des observations (y compris par enseigne, où Carrefour et Intermarché sont les deux meilleurs élèves de la classe), l’Observatoire de l’Origine France est en libre téléchargement ici.
Et pour ceux qui veulent un benchmark photos sur la manière dont marques et enseignes mettent en scène l’origine France (au-delà des 24 catégories suivies pour l’Observatoire), il existe. Il est même en libre-accès. Mais, là, il faut le demander très très gentiment 😉
Le slide page 70 est très intéressant en montrant les enseignes qui ont choisies de faire l’impasse sur l’origine France pour booster leurs marges. Pour Cora, cela peut s’entendre mais pour Monoprix c’est assez confondant…