Franprix n’en finit pas de réinventer la proximité urbaine… Avec “Mandarine”, devenu depuis “Vitaminé” , Franprix avait déjà quelque peu ringardisé la proximité (y compris le parc de Casino), imposant un nouveau standard dans l’expérience d’achat comme dans les services, notamment de restauration. A présent voici donc “Franprix Noé”, ouvert samedi rue Mouffetard dans le très chic 5e arrondissement (avant rue la Pompe dans le 16e, la semaine prochaine). Un concept en résonance avec les nouvelles attentes de consommation, notamment urbaine. Franprix Noé se définit comme un concept proposant une offre “bio, équitable mais pas seulement”, l’enseigne précisant être “ouverte aux produits non labellisés qui méritent la confiance pour leur qualité et leur origine”. Bref, un assortiment pas aussi excluant que l’offre des magasins bio (Biocoop ou Naturalia par exemple) mais nettement plus “responsable” que les enseignes classiques.
En fait, Franprix Noé s’analyse à deux niveaux. Dans l’expérience d’achat et dans le détail de l’assortiment. Là, on comprend rapidement que les trop grandes marques n’ont pas leur place. Le rayon biscuits se construit sans Lu (mais avec Bonne Maman), l’ultra-frais sans Yoplait ou Danone (mais avec Bonne Maman !), les jus de fruits sans Tropicana et consorts ou les sodas sans Coca-Cola. Évidemment, pas davantage de Nutella ou de Panzani. Sur les pâtes, Barilla a trouvé grâce mais dans ses déclinaisons bio et sans gluten. Outre le bio, l’équitable ou le (presque) artisanal, Franprix a fixé une règle : uniquement des produits irréprochables dans leur composition. Et quand la MDD l’est (irréprochable), elle a sa place. Les grandes marques seraient-elles toutes sujettes à reproches ? C’est forcément plus subtil… Mais les éliminer ou les marginaliser (comme le beurre Président présent uniquement en bio) donne rapidement le positionnement marchandises de Franprix Noé. En ce sens, il y a incontestablement du Whole Foods dans Noé, à la différence quand même de la taille : 225 m2 pour le premier magasin et 2 800 références à date, avec l’ambition d’atteindre 3 800.
Dans l’expérience d’achat, Noé reprend les codes de la proximité moderne : les machines à jus bien visibles dès l’entrée (orange, pamplemousse, citron), la rôtissoire, les fours pour les tartes et quiches (mais avec des recettes plus élaborées que dans les Franprix classiques), les silos de vrac (mais avec des mélanges so chic : lentille corail, noix de coco et tomates résume bien la sophistication !), le vin en vrac, etc. Franprix y a rajouté un mini rayon trad avec fromages, charcuterie et traiteur, le tout en version premium. En parallèle, reprenant le principe des “marqueurs” qui a notamment fait le succès de Mandarine, Noé a imaginé trois aspérités frappantes à la première visite : d’abord, face à la caisse, une table sur laquelle les clients sont invités à cueillir (gratuitement) des herbes fraîches ; ensuite, derrière la caisse, une zone cosy pour consommer sur place ou prendre un café (à voir dans le diaporama de visite que je vous ai préparé) ; enfin, toujours dans cet espace, un distributeur d’eau (de Paris) gratuite où le client peut remplir à sa guise une bouteille réutilisable vendue 2 €. Des marqueurs qui sont eux-aussi en résonance avec les nouvelles aspirations des clients urbains. Et notamment du 5e arrondissement 😉
Pour le diaporama de visite, un p’tit clic le DOSSIER GRANDE CONSO est à vous
Question : en fait, Franprix — qui a longtemps été une chaine de supérettes urbaines pour quartiers populaires de centre-ville — est en train de spécifiquement viser le positionnement de Monoprix, sur les classes moyennes supérieures?
Cela dit, c’est logique : les centres-métropoles sont en train de se vider de leurs composantes populaires…
Niveau présentation cela me rappelle un peu la ferme d’hugo, dans le 16ème (aussi un concept franprix) mais avec cette fois plus de marqueurs et plus de sélection de produit (là ou la ferme d’hugo se contentait de rajouter des références premium sans enlever les basiques), bref plus réussi. Merci en tout cas pour cette présentation en image ! Petite question, j’ai l’impression sur les photos que les machines à jus sont pas les mêmes que dans les autres Franprix. Si c’est bien le cas, savez vous pourquoi ?
Chouette concept où les choses sont clairement précisée dès l’entrée. Il y a tellement de concept et de variante qu’ à terme il faudra peut être clairement tout préciser. 🙂
Un petit bémol sur la difficulté quand on se revendique éthique, de toujours oublier une perception de ce qu’un client peut, lui, voit comme éthique.
Je suis sûr que ce magasin pourrait froisser des gens à l’éthique différente.
Dernier petit point qui me chagrine, vous n’avez pas relevé l’erreur d’étiquetage sur la plante verte indiquée “Fraisier 4euros” Ca nous vaudra un tweet ou c’est uniquement avec Auchan? 🙂
Hey William
Pour tout dire, ce “fraisier” a valu un sms moqueur en direct à Jean-Paul Mochet, le patron de l’enseigne. Des fois, je suis “public”. Des fois de je suis “bilatéral”. Ca dépend du moment ! Mais pas de différence de traitement entre enseignes… (les mouches savent changer d’âne !)
Des produits à la composition irréprochable… seulement pour l’alimentaire ou également pour le non-alimentaire ?
Le concept a l’air d’être pensé jusqu’au bout, bien que je m’interroge sur l’emplacement des piles juste à côté de ce qui a l’air d’être des distributeurs d’alcool (diapo 35).
La fontaine à eau gratuite peut rappeler la fontaine gratuite sur le parking de l’hypermarché provisoire Euromarché St Quentin en Yvelines dans les années 70
Quant au rhum BIO, j’ai des doutes quant à la distillation de jus de canne Bio chez Jean en Ardèche.
Pour moi, le seule distillerie disposant d’une parcelle de canne à sucre BIO se trouve chez Neisson au Carbet (Martinique).
FELICITATIONS OLIVIER T EST UN RAPIDE LE MAGASIN A OUVERT SAMEDI DERNIER !!!!
Diapo 33, “ces herbes bien fraiches” ou “bien fraîches”??
Un concept bien peu intéressant. Tout comme naturalia il s’agit de green washing. A la différence de Biocoop et Satoriz qui sont des enseignes bio avec en plus une vraie conviction, un engagement non seulement dans leur démarche mais aussi dans leur rapports avec leur founisseurs. Dans noé il s’agit juste d’appliquer les habitudes nauséabondes de la grande distribution au bio. Le bio, l’engagement écologique ne se résume pas à un logo, il s’agit aussi d’un état d’esprit et d’une autre onception de la société. On est loin des scoop que sont les Biocoop par exemple.
Très agréable et beau concept, bémol : pas assez d’équitable et fraîcheur douteuse sur le rayon fromage / traiteur. ce rayon ouvert ne maintient pas le froid.
Privilégiez les circuits courts …
rectifiez vite, les clients du quartier sont exigeants .
Désolée de laisser Ca comme un commentaire
Mais ne trouvant pas votre numero
Auriez vous trouve ce midi un foulard avec des zèbres de couleurs?
Je l’ai oublié à ma table!…
Merci!
Leila