LES FAITS. Le salon de l’agriculture a fermé ses portes sur l’espoir d’une consommation plus responsable. Un espoir nourri par de nombreuses initiatives, de marques comme d’enseignes, et par des modifications tangibles dans les comportements des consommateurs. Le risque ? Donner à cette tendance le poids qu’elle n’a pas…
C’est l’intérêt et la limite même des symboles : montrer une direction mais en exagérant le phénomène. Le cas le plus emblématique de l’évolution actuelle de la consommation ? C’est qui le patron ! Le succès de la démarche portée par Nicolas Chabanne est patent. Les ventes hebdomadaires de lait s’approchent désormais de 1,5 million de litres soit, en rythme annuel, plus de 70 millions (et 100 millions depuis l’origine). Énorme et néanmoins… modeste : moins de 4 % sur un marché supérieur à 2 milliards de litres. Oui, la vitesse de développement est époustouflante. Mais, non, le centre de gravité du marché du lait n’a pas encore vraiment évolué.
La consommation responsable demeure une exception à l’échelle des achats des Français
Ainsi va la consommation responsable… Attendue par l’amont agricole (pour améliorer l’ordinaire des paysans). Souhaitée par le citoyen. Mais encore trop partiellement adoptée par le chaland, plus “consomm’acteur” que jamais certes, mais pas au point de bouleverser les équilibres de marché. En cause : le prix. Et l’argumentation habituelle des “quelques centimes supplémentaires” se heurte à la dure réalité des rayons. Le lait C’est qui le patron est 50 % plus coûteux que la brique la moins chère et 30 % au-dessus des MDD. Autre exemple : ces spaghettis “responsables”, 2,5 fois plus chers que leurs voisins de gondole. Et même 40 % au-dessus de leur équivalent bio.
Les vertus d’un produit responsable sont avérées. Qu’il s’agisse ici de traçabilité, d’origine et de prix payé à l’exploitant, les spaghettis responsables sont mieux-disants que leur version ordinaire (“fabriqués en Espagne, à partir de blé dur de diverses origines”). Autant de vertus auxquelles les clients sont réceptifs. Mais qu’ils rapprochent aussitôt du prix pour déterminer la valeur d’un produit. Ce qui, eu égard à la contrainte budgétaire qui pèse sur nombre de foyers, freine bien des ardeurs. Voilà pourquoi la consommation responsable, bien que souhaitable, demeure une exception à l’échelle des achats des Français.
Olivier Dauvers
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Elle le restera.
C’est une vision de bobos pour qui la dépense alimentaire n’a aucun poids dans leur budget et donc ne les impacte pas. Ces mêmes bobos ne seraient pas prêts à payer leur sac Vuitton 50 % plus cher pour augmenter le salaire des artisans qu’il fabrique, leur billet pour les Maldives pour financer les écoles locales.
Avec ce type de réflexion on avance à rien, juste à agresser et insulter une population.
il est évident que les choix de chacun se heurtent à des données économiques
il faut juste que tous les intervenants d’une filières soient responsables et non pas essaient de profiter d’une nouvelle tendance pour faire plus de marge
si le bio intéresse la distribution c’est parce que la marge est bonne
et en voulant toujours des prix plus bas on se retrouve avec des produits de basse qualité
et les “Bobos” n’ont rien à y voir
on ne réduit pas les choses à des sacs Vuitton et des voyages aux Maldives imaginaires
4% de PdM et en très peu de temps sur un marché dominé par 2 à 3 mastodontes, ça reste une très belle performance. Preuve que les mentalités évoluent et ça donne à réfléchir.
Et être responsable, à mon sens, c’est aussi et surtout un comportement; consommer des fruits et légumes de saison, trier ses déchets, préférer l’utilisation du vélo et des transports en commun et bien d’autres gestes à la portée de nous tous. Belle journée
100% d’accord Olivier sur le constat économique de la conso responsable / “problème” du prix de vente.
Malgré tout, la consommation responsable a le mérite de révéler de profondes modifications de comportements.
2 exemples parmi d’autres :
– Yuka téléchargé par 8 millions de personnes : on peut contester la méthodologie très empirique de l’application, mais cela prouve l’intérêt des consommateurs pour des produits sains et/ou responsables
– le marché des oeufs LS dont presque 100% des volumes seront plein air et/ou bio d’ici 5 ans, tous les distributeurs ayant acté la disparition des oeufs issues de poules élevées en cage.
Enfin, au delà de l’exemple de C qui le patron, je suis toujours étonné des prix de vente pratiqués par beaucoup d’acteurs (comme La Ruche qui dit Oui) qui font de la vente locale / directe, en arguant qu’il n’y a pas d’intermédiaires. Soit la grande distribution nous a mal habitué sur la valeur des produits, soit certains se font des marges sur les bons sentiments de quelques consommateurs.