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Baisse des prix : on s’emballe pas (mais les faits sont les faits)

En amour, on appellerait ça… les préliminaires. Pour la première fois depuis janvier 2022, le baromètre exclusif A3 Distrib / Editions Dauvers se solde en août par un (très léger) recul des prix des 150 grandes marques qui composent notre panier et dont les prix sont mesurés toutes les semaines dans… 7 000 points de vente (excusez pour la robustesse !). Le recul donc ? Dans l’épaisseur du trait (– 0,3 %) mais… du bon côté du trait. J’ai assez chroniqué la hausse ininterrompue depuis près de 20 mois (avec “mars rouge” en mois le plus inflationniste jamais connu) pour ne pas pointer qu’il y a clairement une inflexion de tendance.

Bien sûr, pour ceux qui voudraient voir uniquement l’inflation sur un an, les prix en août 2023 sont évidemment nettement plus élevés qu’en août 2022. Mais l’ambition dans l’analyse (et – j’ose le mot – l’honnêteté intellectuelle) impose quand même de voir que “quelque chose se passe”. Que les raisons objectives d’un reflux (cours des matières premières, coût énergétique, transfert des volumes au profit des MDD) produisent leur effet. Modéré (l’effet), certes, mais réel. C’est précisément sur la base de ces raisons que je pronostique depuis quelques mois un “Septembre vert” en rappel “Mars rouge” du printemps. En réalité, même si c’est un vert très très pale, Août a déjà changé de couleur.

Reste néanmoins un écueil (déjà chroniqué ici il y a plusieurs semaines) : que quelques centimes de baisse sur quelques produits ne produisent pas une tendance perceptible par les clients. Voilà pourquoi, même si septembre s’avérait réellement vert (même moins pâle qu’août), la colère populaire pourrait, elle, virer au noir. Parce que même en baisse, les prix demeureront durablement plus hauts que les repères que les clients ont après 10 ans de lente déflation alimentaire. C’est bien là l’enjeu politique du moment. Rendre perceptible que “quelque chose se passe”.

6 commentaires

  1. Mr Dauvers,
    votre passage ce soir sur le débat de l’actualité des prix sur BFM était excellent et le passage sur un président qui balance au 20 heures, un grand moment….
    “Balance Olivier, on veut des noms!”
    Au plaisir de vous revoir…

  2. MDR… “stars” des rayons alimentaires… Prix relevés sur 7.000 drives !!!
    Comment ne pas être pris pour des gogos ???

  3. Bonjour Olivier
    Aurais tu le visu de cette info par enseigne et ou par mdd mn ?
    Afin de voir comment cette baisse s’organise

  4. Perso j’ai bien constaté des baisses de prix et des (quelques) retours “presque” au niveau d’avant la crise. Evidemment quand on interroge les gens, ils disent que ça ne baisse pas! Il y a une bonne dose de mauvaise foi chez beaucoup de gens.
    Exemple hier en hyper, le lot de 10 mars qui avait explosé à près de 4,70-5,50€ selon les enseignes, est redescendu à 3,70€ à Auchan et Géant. Le Nutella n’a pas baissé (plus haut qu’il y a 18 mois) mais le pot de 350 grammes a retrouvé ses 400 grammes d’il y a 5 ans!
    Les “8 kiri” aujourd’hui à 2,10€ coutaient… 1,89€ en 2005 ! Pas énorme la différence au final.
    Les fameux Danone à 0,80 et 1,50€, tarif respecté à Géant, Intermarché et Auchan. Le melon à 2,99€ en juillet (anormalement haut) est disponible mi-aout à +- 1€ soit le prix d’il y a 20 ans! Le abricots et les tomates sont moins chers actuellement que ces 3 dernières années…
    Bref, oui c’est encore très cher sur une large majorité des produits, mais les baisses, peu nombreuses certes, existent réellement.

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