Comme pronostiquée depuis plusieurs mois, les prix sont en (légère) baisse depuis la renntrée. Mais même si la baisse des prix est une réalité mathématique, c’est bien la perception des Français qui conduira (ou pas) à une modification des comportements de consommation. Notamment la reprise des volumes et l’arrêt de la descente en gamme. Problème : les raisons sont encore nombreuses pour que les clients s’inscrivent toujours dans une consommation de crise. Probablement pour encore 6 mois à un an. Le temps que la déflation soit vraiment perceptible. Explications…
1/ Des prix en recul mais… toujours élevés
Comparés au printemps 2022 (début de la crise inflationniste), les prix sont encore très élevés : + 25 % sur les stars des rayons (ces produits qui forgent la perception prix). Autant dire que même si le reflux est vraiment entamé, la perception de prix stratosphériques demeure bien ancrée. Et quelques centimes de baisse n’y changeront rien. Surtout que les salaires n’ont (hélas) pas progressé dans la même proportion. Ils n’ont en effet que suivi l’inflation générale.
2/ Quelques catégories encore très inflationnistes
Sur certaines catégories, l’inflation est encore une réalité. C’est le cas de l’huile d’olive, du sucre, du café ou du jus d’orange, ce qui « parasite » la perception d’une baisse des prix.
3/ L’alimentaire est toujours une variable d’ajustement des budgets
L’inflation alimentaire s’inscrit dans un cadre d’inflation générale. Toutes les dépenses contraintes ou presque sont en hausse sensible. Au premier chef : les carburants et l’électricité (dont la hausse se poursuivra en 2024). En parallèle, les dépenses structurelles (logement par exemple) ne reculent pas, ce qui impose donc des arbitrages aux Français.
L’alimentaire permet ces arbitrages : en modifiant le lieu d’achat et/ou la qualité des produits achetés (MDD vs MN) ou, pire, en réduisant les volumes consommés. En ce sens, l’alimentaire est bien une variable d’ajustement possible. Qui est donc largement utilisée pour ce faire !
Merci pour votre troisième point, où vous faites preuve d’intelligence en considérant la situation d’une manière globale.
(Ce n’est pas grave s’il semble y avoir une contradiction avec votre idée récurrente (qui m’agace) selon laquelle la baisse du pouvoir d’achat ne serait qu’un “sentiment” (comme le fameux “sentiment d’insécurité”)).
Ma petite critique concerne votre supposition selon laquelle les gens vont vers Leclerc, et les marques de distributeurs d’une manière générale, pour la raison principale qu’ils sont des radins par nécessité. En réalité beaucoup de gens ne sont pas des idiots. Ils ne comprennent pas pourquoi il faudrait payer plus cher chez Casino que chez Leclerc pour un produit équivalent. Je pense donc que cela vient principalement de la meilleure connaissance des produits. Cette connaissance se réalise petit à petit, par l’expérience et par les influenceurs. L’arrivée de Lidl a notamment apporté l’idée que Parkside et d’autres MDD sont de qualité proche aux produits plus chers. Et cette valorisation des MDD par Lidl, profite à Leclerc. De plus, Carrefour et Auchan ont abusé dans leurs hausses de prix, et cela a commencé à se voir. Donc, il n’y a pas que la recherche d’économies à cause du pouvoir d’achat. Arrêtons de suivre Karl Marx qui pense que les choix dépendent du porte-monnaie uniquement. Il y a aussi le sentiment qu’on ne veut pas qu’on profite sur notre dos, qu’on n’est pas tous des pigeons.
+1 René. L’inflation n’a juste fait qu’accélérer l’ouverture d’esprit des clients, qui s’aperçoivent que les produits “identiques” sont moins cher à côté.
C’est surement une partie de la réponse, je pense aussi que pour sortir de ses habitudes il faut un déclencheur.
Ainsi certains clients ne se posent pas de questions jusqu’à ce que ça deviennent un point et qu’on cherche a optimiser son budget.
Donc surement une meilleur perception de la MDD effectivement et aussi une motivation a remettre en cause ses habitudes qui doit être lié à un gain certain.
Car peut être que le client Casino se posait pas la question pour économiser 4€ sur son chariot et surtout quand il en avait les moyens. avec un budget qui se tends et un écarts que se creuse ça motive bcp plus !
Rien n’est unifactorial et dans la conso qui releve bcp plus de la sociologies que de l’économie encore plus !
Macron l’a dit ouvertement.
L’opulence, c’est fini.
Enfin surtout pour la classes moyenne, les plus pauvres devaient déjà se serrer la ceinture.
Cette volonté à peine cachée de paupériser la société, en commençant par les services publics que sont l’éducation nationale et la santé, permet de garder sa population dans un climat d’insécurité permanente.
Le peuple doit s’habituer à vivre avec moins de tout. Moins de Savoir (éducation en berne, médias contrôlés) moins de libertés (droit de manifester aboli dans les faits si le sujet n’est pas en accord avec la position gouvernementale), moins de consommation (prix élevés, pénuries, baisse du choix). Moins de santé (manque de personnel, dévalorisation des métiers de la santé).
Plus vous permettez à un peuple d’avoir le choix et une conscience éclairée, plus vous vous exposez à ce qu’il s’oppose à votre volonté.
Macron et ses collègues de l’ENA ont parfaitement retenu leurs leçons.
il suffit de voir l’apathie de la population qui a perdu 20% de pouvoir d’achat en 2 ans sans bouger le petit doigt. Pas ou peu de manifestations. Fut un temps où la moindre réforme de l’éducation nationale mettait des millions de français dans la rue et effrayait les gouvernants.
Analyse fine.
Très fine même : du recul, des faits indiscutables (la perte de 20% de pouvoir d’achat en 2 ans…) de la nuance et de la subtilité !