Résultats S1 : Casino et… “l’héritage”

“Résultats financiers pénalisés par un héritage pénalisant” : les premiers mots du communiqué détaillant les résultats Casino pour le S1 sont clairs. “C’est pas not’faute” disent en gros les nouveaux propriétaires de Casino (depuis le refinancement en mars et le départ, sous la contrainte, de Jean-Charles Naouri). De fait, la copie est peu reluisante, et c’est un euphémisme…

Le chiffre d’affaires ? En baisse. De près de 6 %, dont – 3,5 % en comparable. Derrière la moyenne des 4 entités du groupe, la quasi-stabilité de Monoprix et Franprix et le net recul de Casino proximité et de Cdiscount (voir infographie). Le résultat ? Négatif. – 56 M€ en ROC, c’est pas brillant. Surtout, trois des quatre divisions perdent de l’argent. Et Monoprix, le seul à surnager sur ce critère, a vu son ROC divisé par trois. Bref, Casino est toujours souffrant.

Parmi les explications, il y a bien l’héritage, c’est incontestable. Les dernières années Naouri ont tellement été marquées par un “n’importe quoi commercial” niveau médaille d’or olympique (et je peux tranquillement l’affirmer car je l’ai chroniqué plus que quiconque) que la relance est difficile. Donc, oui, l’héritage est lourd à porter.

Seconde raison : la restructuration en cours. Elle pèse tant sur l’engagement de ceux qui peuvent se sentir menacés (c’est légitime) que sur les coûts, donc sur les résultats. Problème : même s’ils l’ont renégociée, les nouveaux propriétaires de Casino sont toujours face à la dette. Le mur est moins haut, c’est vrai. Mais la capacité à rembourser dépend quand même du niveau de résultat et du cash-flow. Les deux sont négatifs sur le semestre. Ils ne pourront l’être plus d’un ou deux semestres de plus. Faute de quoi Casino se retrouverait à nouveau étranglé. Et comme les mêmes causes produisent les mêmes effets…