Selon une enquête du titre spécialisé Plan Bio, les enseignes bio dament le pion aux GMS sur le prix des fruits et légumes. À produits comparables (même origine et même saison), elles sont en moyenne 10 % moins chères que les hypers et supermarchés conventionnels.
Ce constat vient battre (un peu) en brèche la réputation qui colle à la peau des magasins bio. S’ils sont souvent décrochés très haut, très loin sur les étiquettes des PGC, les réseaux spécialisés se révèlent en effet compétitifs sur quelques univers comme le vrac et les fruits et légumes.
L’explication est assez simple. En GMS, pour compenser les faibles marges dégagées sur les PGC (merci la guerre des prix), les distributeurs se donnent un peu plus de confort sur d’autres rayons, comme les produits frais de la zone marché ou… les produits bio. Donc le croisement des deux, vous imaginez ce que ça peut donner !
N’oubliez pas, par exemple (je le répète assez sur ce blog), que Leclerc est souvent mal placé en prix sur le rayon fruits et légumes. En moyenne, les GMS s’accordent 30 % de marge brute sur l’ensemble des F&L. Après le décompte des frais de personnel, il leur reste encore 23 % de bénéfice*.
À l’inverse, les enseignes bio, moins engagées dans une guerre des étiquettes sur les PGC, sont moins pressées de se refaire la cerise sur les produits frais. Avec leurs magasins plus petits, plus dépendants de l’alimentaire, elles ont au contraire besoin de soigner l’attractivité du rayon fruits et légumes, qui représente à lui seul un quart de leur chiffre d’affaires.
Ce n’est pas un hasard si en France les magasins bio vendent davantage de F&L bio que les grandes surfaces conventionnelles : respectivement 789 M€ et 585 M€ de chiffre d’affaires l’an dernier, selon l’Agence Bio. Avec de jolies croissances pour les spécialistes (+ 2,5 % en 2023 et même + 5,0 % au premier semestre 2024), tandis que le CA dégringole en GMS (– 6,4 % en 2023 et encore – 6,0 % au premier semestre).
Si ça continue comme ça, je vais finir par croire que les clients sont sensibles aux prix !
* bénéfice semi-net, puisqu’il faut ensuite compter les frais communs du magasin, la réfrigération, etc.