L’histoire était quand même écrite (et je m’en étais d’ailleurs étonné ici)… Après la prise de position anti-Mercosur d’Alexandre Bompard la semaine dernière (suivie d’ailleurs aussitôt par Thierry Cotillard pour Les Mousquetaires), Carrefour s’est fendu hier d’un communiqué pour dire tout le bien qu’il pense de l’agriculture brésilienne, à la suite d’une vague de contestation (y compris politique et à haut niveau) soulevée par le courrier d’Alexandre Bompard aux syndicalistes agricoles français. Le patron de Carrefour y affirmait son engagement à ne s’approvisionner qu’en France et mettait en garde contre – et je cite – le “risque de débordement sur le marché français d’une production de viande ne respectant pas ses exigences et ses normes”. Et comme pour en rajouter, Alexandre Bompard appelait les industriels et la restauration à se joindre à ce front qui, de fait, devenait “anti Mercosur”.
Ça en était trop pour les autorités brésiliennes. La pression politique (et l’enjeu économique parce que le Brésil est un pays stratégique pour le groupe français) a fait le reste… Dans son communiqué, Carrefour fait donc amende honorable : “Mieux que quiconque, nous connaissons les normes que respecte la viande brésilienne, sa grande qualité et sa saveur“. Aussi savoureux qu’une picana de bœuf dans un rodizio à Rio (et je sais de quoi je parle 😉 ).